Rencontres d’Aubrac. De belles personnalités en toute simplicité

L’air d’Aubrac aurait - dit-on - des propriétés particulières. Mais il ne saurait expliquer à lui seul la qualité et la durée des rencontres. Entamées voici plus de 20 ans dans un Royal Aubrac aujourd’hui tristement abandonné, elles tissent entre conférenciers et public d’incroyables liens d’affection et d’amitié. Il faut dire que l’initiateur Francis Cransac ne ménage pas sa peine et propose chaque année un tourisme culturel de très haute qualité.

Autour d’un thème central -cette année les Imaginaires de l’eau-, les rencontres réunissent des personnalités venues d’horizons très divers, nationaux ou internationaux. Souvent amenées à jouer «perso» dans d’autres circonstances, ces grands intervenants font preuve sur l’Aubrac de sens collectif. Si l’on prépare avec soin les interventions, une fois menées, l’intervenant se fond dans la masse des participants.

Quel bonheur après qu’elle vous ait intellectuellement ébloui de partager son aligot avec une ministre, soudainement devenue Anne-Marie, par le miracle des rencontres; de taper la causette avec un Alain Mabanckou descendu avec simplicité de sa chaire du Collège de France; de rire avec l’écrivain Henri Atlan; de profiter du sourire de la romancière Jessica Nelson ou des blagues de potache du grand violoniste Igal Shamir.

 Quant au pianiste japonais Tempei Namakura, sa gentillesse a touché avant les premières notes de son concert. On aurait pu multiplier les exemples. Tous sont probants. Autour d’une équipe menée par Francis Cransac et Phillipe-Jean Catinchi, l’éclectisme se fait rencontre - ou plutôt Rencontres - et devient fidélité. Ce mesclum fabrique un produit unique aux propriétés particulières. Comme l’air d’Aubrac.