Villefranche : s’installer dans l’univers foisonnant de Robert Combas

Brassens, Valéry, Vilar, Vassiliu, Manitas de Plata, Varda, Soulages, Blondel, Combas, les frères Di Rosa et l’on en passe. Fille de la mer, adossée au mont Saint-Clair, Sète, la cosmopolite, a vu grandir, attiré et inspiré de nombreux artistes, écrivains, poètes, chanteurs, musiciens, peintres et autres cinéastes... Et si l’on ne peut vraiment parler d’école sétoise dans le domaine de la peinture et de l’art contemporain, Hervé Di Rosa, à qui l’on doit le musée international des arts modestes (Miam), et Robert Combas, qui a passé sa jeunesse à Sète, furent, avec quelques autres, les initiateurs emblématiques de la figuration libre.

Anti-culture

Di Rosa et Combas, deux artistes, avec quelques autres, à propos desquels Ben, l’avant-gardiste niçois, évoquant leur travail, déclarait dans les années 80 : "30 % de provocation anti-culture, 30 % de figuration libre, 30 % d’art brut, 10 % de folie. Le tout donne quelque chose de nouveau." Une peinture qui se nourrit d’autres univers, puisant dans la culture populaire, underground ou décalée, le rock, la BD, les arts primitifs ou de ceux de la rue. Trente ans plus tard, les œuvres d’Hervé Di Rosa et Robert Combas sont connues et reconnues dans le monde entier. C’est dire la chance qu’ont les amateurs d’art, d’ici et d’ailleurs, de pouvoir découvrir l’exposition de Robert Combas, un bel événement artistique proposé par l’Atelier Blanc de Villefranche-de-Rouergue et le Moulin des Arts de Saint-Rémy, sur une proposition d’André Gelis et de Jean-Claude Maillard.

La rencontre de l’artiste et de l’industriel

L’Atelier Blanc, c’est un peu la campagne à la ville, ou la ville à la campagne. Sur les berges de l’Aveyron, au beau milieu d’un jardin potager. Un lieu (et une association) insolite(s) qui propose(nt) régulièrement de belles rencontres artistiques comme cette exposition « Savoir faire? » de Robert Combas, qui nous permet de découvrir les multiples facettes de son art et de véritablement s’imprégner de sa créativité sans limite. Amateur et collectionneur d’art, Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aéro a rencontré l’artiste il y a de cela une vingtaine d’années. L’industriel et le peintre entretiennent depuis une véritable collaboration artistique, à travers la fabrication de mobilier contemporain en aluminium poli, dessiné et peint par l’artiste, avant de prendre place dans le château lotois de l’industriel.

Lampes, chaises, miroirs, tables, fauteuils et autres canapés de métal sont découpés et façonnés dans les ateliers tunisiens de Figeac Aéro avant d’être peints par l’artiste. Car, pour Combas, que l’on ne se méprenne pas, la touche picturale finale est essentielle. Artiste prolifique, Combas peint sur de multiples supports, travaille de nombreuses matières. Cette double exposition permet au visiteur de véritablement pénétrer l’œuvre foisonnante, flamboyante et un brin provocante de Combas, dont on peut également écouter quelques compositions musicales avec son groupe des Sans Pattes. Soulages fait chanter le noir. Combas fait, lui, valser les couleurs. Avec cette touche de rock, sans laquelle Combas n’aurait certainement jamais été Combas.