Grogne des policiers: l'appel des syndicats à des rassemblements peu suivi

  • Des policiers rassemblés devant le palais de justice de Marseille, le 25 octobre 2016
    Des policiers rassemblés devant le palais de justice de Marseille, le 25 octobre 2016 AFP - BERTRAND LANGLOIS
  • Le secrétaire général du syndicat de police Alliance, Jean-Claude Delage répond aux journalistes devant le TGI de Paris, le 25 octobre 2016
    Le secrétaire général du syndicat de police Alliance, Jean-Claude Delage répond aux journalistes devant le TGI de Paris, le 25 octobre 2016 AFP - ALAIN JOCARD
  • Des policiers se mobilisent devant l'opéra Garnier, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2016, à Paris
    Des policiers se mobilisent devant l'opéra Garnier, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2016, à Paris AFP - ALAIN JOCARD
  • Policiers tués ou blessés en activité
    Policiers tués ou blessés en activité AFP - Paul DEFOSSEUX
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Centre Presse Aveyron

Débordés par un mouvement de grogne qui leur échappe, les syndicats de policiers ont peu mobilisé mardi avec leur premier appel à se rassembler devant les tribunaux pour dénoncer notamment le "laxisme" de la justice à l'égard des agresseurs des forces de l'ordre.

Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, Synergie Officiers, l'Unsa et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) avaient appelé à "des rassemblements silencieux" devant les palais de justice, chaque mardi de 13H00 à 13H30.

Mais pour la première, peu ont répondu: les policiers étaient environ 150 à Paris, une centaine à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et Bordeaux, une quarantaine à Lille et Toulouse, une trentaine à Marseille et Lyon, une cinquantaine à Rennes, Nice, Carcassonne et Saint-Denis (La Réunion), une vingtaine à Rouen et Ajaccio, une quinzaine à Strasbourg.

A Clermont-Ferrand, ils étaient une vingtaine devant le tribunal mais une manifestation au même moment, sans syndicat, a réuni près de 100 personnes dans les rues.

Cette mobilisation est faible par rapport aux manifestations qui se déroulent, hors cadre syndical, chaque soir depuis neuf jours un peu partout en France. Ils étaient encore quelques centaines de policiers lundi soir à Paris, entre 200 et 300 à Toulouse ou 300 à Béthune (Pas-de-Calais).

A Paris, les marches nocturnes des policiers reçoivent un soutien ostensible de citoyens, qui saluent, klaxonnent ou se joignent au cortège Selon un sondage Ifop pour Atlantico, 91% des Français considèrent le mouvement justifié.

Les syndicats, dont les représentants seront reçus mercredi à 18H00 par François Hollande, entendent canaliser ce ras-le-bol des policiers et mettre à l'agenda la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs", créées sous la droite et abrogées sous François Hollande.

- Laxisme et météo -

L'intersyndicale réclame également "l'alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l'autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles".

Le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a réfuté mardi tout "laxisme" de la justice. "Il en va du laxisme comme de la météo, il y a la réalité et la température ressentie", a-t-il estimé à l'Assemblée en soulignant que l'an dernier, 17.860 condamnations avaient été prononcées pour des infractions contre des personnes dépositaires de l'autorité publique.

"Il s'agit d'attirer l'attention des pouvoirs publics et en particulier du président de la République, montrer que les policiers se mobilisent", a expliqué Philippe Capon (Unsa). "Il n'est pas question de regagner du terrain. Le terrain, on l'a, les adhérents sont là, on représente une grande partie des policiers", a-t-il assuré.

Pour Jean-Claude Delage (Alliance), "très rapidement les policiers vont se rendre compte de qui porte leur parole et qui ne la porte pas" et "les syndicats aujourd'hui ne sont absolument pas discrédités".

"Nous sommes les seuls aujourd'hui à pouvoir porter ce message aux plus hautes personnalités", a renchéri Patrice Ribeiro (Synergie).

"Même si on n'est pas en accord avec les modalités choisies par les policiers (protestataires), on retrouve une partie de ce qu'ils dénoncent comme étant des choses qu'à titre syndical nous avons déjà dénoncées", a pour sa part défendu Céline Berthon (SCPN). Pour elle, "une chose est certaine: le gouvernement ne nous a pas entendus. Le fait que la police doive en arriver là, va probablement profondément transformer le syndicalisme policier et ce sera la faute du gouvernement".

De son côté, le syndicat Unité-SGP police FO, deuxième syndicat des gardiens de la paix, a appelé à une "marche de la colère policière et citoyenne" mercredi, qui se déclinera dans près de 80 villes.

Les policiers protestataires ont, eux, appelé à manifester à 14H00 devant l'Assemblée nationale.

Leur mouvement a débuté le 17 octobre à la suite de l'attaque aux cocktails Molotov de quatre de leurs collègues à Viry-Châtillon (Essonne) quelques jours plus tôt. Ils réclament notamment plus d'effectifs et de moyens matériels.

Source : AFP

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