RN88 : avec le radar autonome, les automobilistes lèvent le pied

Depuis l’installation du radar autonome sur la RN 88, entre le giratoire Saint-Marc à Onet-le-Château et l’entrée de l’A75 à Sévérac-le-Château, au début du mois de septembre, aucun accident grave n’a été recensé. Coïncidence ? Peut-être pas. Sur ce tronçon, inscrit parmi les plus accidentogènes du département, nombre d’usagers habituels ont ressenti un ralentissement de la vitesse.

«Ce n’est qu’un ressenti, mais la multiplication des panneaux sur ce tronçon est la présence du radar ont fait lever le pied aux automobilistes. Mais nous n’avons pas encore assez de recul pour avancer une quelconque hypothèse. Il faut au moins une année de mise en service pour cela », glisse Jean-Pierre Escassut, coordonnateur départemental de la sécurité routière. «Puis, les gens font attention à leurs points sur le permis. Et prennent conscience que l’on ne joue pas avec la vitesse», ajoute-t-il .

Un moindre mal quand on se penche de plus près sur les chiffres de ces 42 kilomètres de tronçon routier. Ainsi, entre le 1er janvier 2011 et le 31 août 2016, ce sont 31 accidents graves qui se sont produits, coûtant la vie à sept personnes. Dans ce même laps de temps, les pompiers ont porté secours à 52 personnes, dont 26 qui ont été hospitalisées. Ce qui a conforté les représentants de l’État et de la sécurité routière du département dans leur idée d’installer ce radar capable de flasher dans les deux sens et facilement déployable, sur ce tronçon très fréquenté par les automobilistes. «Beaucoup de conditions étaient réunies pour en permettre son usage. Si bien que l’on fait partie des premiers départements dans la région à l’avoir mis en place».

Un travail compliqué

Sur les routes de France, ce sont près de 250 radars du même type qui seront déployés à la fin de l’année 2016, les premiers ayant été installés dans le Nord. Il n’en demeure pas moins que le travail sur la réduction de l’accidentologie demeure compliqué. Preuve en est le baromètre de 2016 qui, pour la période allant de janvier à septembre a présenté une accidentologie plus importante qu’en 2015.

Pour mémoire, sur l’ensemble du département, ce sont 180 accidents qui ont été recensés en 2015, avec pour conséquence 29 tués et 243 blessés. Si bien que l’arrivée de l’hiver inspire la plus grande inquiétude au coordonnateur de la sécurité routière dans le département. «L’an passé, uniquement sur le dernier trimestre, ce sont dix tués qui ont été recensés sur les routes du département. Et surtout des Aveyronnais, qui connaissaient plutôt bien la route» souligne Jean-Pierre Escassut. De quoi appeler à la plus grande prudence sur les routes.