Faible mobilisation pour défendre l'hôpital

La déception était de mise, ce matin, sur la place d’Armes de Rodez, chez les quelques militants présents à l’heure de la mobilisation organisée par l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT) du personnel soignant de l’hôpital ruthénois Jacques-Puel. Au plus fort du mouvement, une centaine de personnes, seulement, - des salariés syndiqués, des citoyens et quelques élus - étaient réunies pour réclamer « davantage de moyens pour l’hôpital », ou encore « le paiement des heures supplémentaires ».« Le compteur de certains agents affiche plus de 200 heures sup et la direction ne veut rien entendre », se plaint un aide-soignant.

« Les gens sont épuisés »

Après les différents discours, les manifestants ont défilé sur le tour de ville. Une marche qui les a menés jusqu’à la préfecture pour une petite entrevue avec le représentant de l’État en Aveyron, Louis Laugier. « Le préfet nous a écoutés. Il a demandé où on en était de nos revendications, et c’est tout », remarque d’une voix lasse le délégué CGT, Laurent Vallat. Une lassitude qui semble aussi avoir gagné les personnels soignants du centre hospitalier. « Si les gens ne sont pas venus à ce rassemblement, c’est tout simplement parce qu’ils sont épuisés », explique Edith Carles, de Force ouvrière.

Place à la fermeté

« Ça fait six semaines que l’on se mobilise et six semaines que l’on nous balade, s’énerve Valérie Ollier, son homologue de la CFDT. Nous avons rencontré le directeur de l’établissement, puis les représentants de l’ARS en Aveyron. On est aussi allé voir le maire, les députés, le préfet... Et aucune de ces rencontres n’a débouché sur quelque chose de concret. Alors stop, ajoute-t-elle main levée. On a été très patients et diplomates mais visiblement cela ne marche pas. Alors on a décidé qu’à partir de maintenant on allait être beaucoup plus fermes. » Soucieux d’être « enfin écoutés et entendus », les représentants de l’intersyndicale ont d’ores et déjà prévu de se retrouver lundi à midi « pour définir ensemble des nouvelles orientations à donner à leur mobilisation. Grève, blocages... On ne sait pas encore ce que l’on va privilégier, mais ce que l’on sait déjà c’est que l’on sera un ton nettement au-dessus », préviennent-ils de concert.