A Laguiole, Frédéric Duvauchelle prend la tête de la coopérative Jeune Montagne

  • Frédéric Duvauchelle est le nouveau directeur général de l’Union fromagère Jeune Montagne à Laguiole. oc
    Frédéric Duvauchelle est le nouveau directeur général de l’Union fromagère Jeune Montagne à Laguiole. oc
  • A Laguiole, Frédéric Duvauchelle prend la tête de la coopérative Jeune Montagne
    A Laguiole, Frédéric Duvauchelle prend la tête de la coopérative Jeune Montagne
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Centre Presse / Olivier Courtil

Le nouveau directeur, qui succède à Bernard Robert à la direction de l’entreprise basée à Laguiole, connaît bien la région et a une longue expérience dans le secteur agroalimentaire.

Mettons les pieds dans le plat d’emblée. Votre arrivée est-elle une conséquence de la fraude dont fut victime la coopérative Jeune Montagne ?

Pas du tout. Je tiens à rendre hommage à Bernard Robert qui, en 15 ans, a permis à la coopérative de passer de 4M€ à 25M€ et de 30 à 130 salariés même si ce n’est pas l’œuvre d’un seul homme, il en a été l’un des stratèges. C’est quelqu’un d’extraordinaire qui prend une retraite bien méritée.

Comment se porte aujourd’hui la coopérative ?

La situation a été compliquée à gérer en 2016 car il y a eu un effet conjoncturel avec la crise du lait qui s’est ajoutée à la malversation financière. Pour rappel, il s’agit d’un détournement de plusieurs centaines de milliers d’euros sur plusieurs années. Cependant, nous avons été à l’équilibre en 2016 et la coop est solide financièrement. Il y a ici une vraie solidarité entre les salariés et les producteurs.

Quels sont les enjeux pour Jeune Montagne ?

Nous allons travailler sur la notoriété du laguiole car il n’est pas assez connu en communiquant sur sa belle palette aromatique. Nous allons continuer d’affirmer notre leadership avec l’aligot de l’Aubrac, on va d’ailleurs refaire son packaging en mettant en valeur le savoir-faire de Jeune Montagne.

En parlant d’aligot, que pensez-vous de la machine mise au point par l’entreprise Carrier qui permet de faire de l’aligot en quelques secondes ?

Je leur dis bravo pour la machine car elle marche et cela va apporter de la notoriété à l’aligot pour créer de nouvelles occasions de consommer de l’aligot. Nous, de notre côté, nous disposons d’une offre complète et nous lançons bientôt le « galet ».

Pouvez-vous expliquer ce nouveau produit ?

Il s’agit d’une mini-portion individuelle de 100 grammes d’aligot, dans l’esprit du snacking, du burger, croustillante quand on la passe à la plancha comme nous l’avons présenté avec les Bras au dernier salon du Sirha (Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation) à Lyon. D’ailleurs, nous allons renforcer notre partenariat avec eux.

L’Union fromagère de Laguiole abrite aussi la coopérative de Thérondels.

Où en est leur projet phare, à savoir la tarte à l’Encalat ?

Là aussi, le lancement officiel est imminent. Nous l’avons proposée en dessert au menu des Traces qui avait lieu ce dimanche en donnant à chaque participant un petit questionnaire à remplir pour avoir leur avis. Nous n’avons pas encore l’unité de cuisson mais nous sommes en partenariat avec Raulhac dans le Cantal. La coopérative de Thérondels va aussi proposer une nouvelle recette de Cantal au lait cru et tous les producteurs sont entièrement passés au foin. Notre Union fromagère fait notre force et notre force est dans cette union. D’autant que nous sommes limités en production de lait sur l’Aubrac.

Comment faites-vous pour y remédier justement ?

Nous proposons des aides à taux zéro pour favoriser des installations et des reprises. Nous avons aussi sept salariés dédiés pour l’aide aux producteurs et leur permettre aussi de prendre des congés ou d’être remplacés en cas de maladies.

Que peut-on vous souhaiter pour votre arrivée ?

J’y mets plus que de l’énergie mais mon cœur aussi. Je ne pars pas du tout dans l’inconnu car je suis attaché aux produits du terroir et plus particulièrement à l’Aubrac. J’ai toujours adoré cette région et mon choix est celui d’un équilibre personnel et professionnel, il était temps de rentrer des États-Unis ! C’est aussi retrouver du sens dans ce que l’on fait. Pour parler de l’Union fromagère Jeune Montagne, nous sommes fromagers, avec maintenant un beau plateau de fromages, nous sommes des fromagers traiteurs avec l’aligot et la truffade qui a doublé cette année et nous allons être des fromagers pâtissiers avec la tarte à l’Encalat !

La coopérative sera-t-elle de la partie pour les réjouissances attendues autour des 70 ans du Taureau de Laguiole ?

Évidemment ! Nous allons intensifier notre collaboration avec les offices de tourisme et le parc naturel régional de l’Aubrac qui arrive avec son volet économique. Nous allons aussi développer notre marketing digital avec un Facebook professionnel et Instagram car nous avons une superbe photothèque. Il y a enfin un gros projet sur notre magasin qui sera relié avec les producteurs pour montrer clairement aux visiteurs notre filière, gage de transparence, de qualité et d’authenticité. Enfin, nous sommes certifiés IFS (International Food Standard) depuis décembre dernier, ce qui va nous permettre d’étendre notre marché, en France comme à l’étranger avec l’Allemagne, le nord de l’Europe mais aussi l’Asie avec la Chine et le Japon.

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