Rugby, Rodez. Jean-Paul Barriac quitte la présidence : « J’ai fait ma part »

  • Jean-Paul Barriac souhaite que Rodez soit ambitieux et lorgne vers la poule élite de Fédérale 1 dans deux ou trois ans. (Jean-Louis Bories / Centre Presse Aveyron)
    Jean-Paul Barriac souhaite que Rodez soit ambitieux et lorgne vers la poule élite de Fédérale 1 dans deux ou trois ans. (Jean-Louis Bories / Centre Presse Aveyron)
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Centre Presse / Rui Dos Santos

Après la défaite dimanche à Saint-Jean-d’Angely (32-29), les Ruthénois ont bouclé la saison à la 6e place. Et ils ne disputeront donc pas les phases finales du trophée Jean-Prat. Avant de passer le témoin en fin d’exercice, le président a accepté d’effectuer un tour d’horizon sur tous les points : sportif, humain mais aussi financier.

Quel est votre ressenti après cette dernière journée ?

Sportivement, on peut parler d’une belle saison. Il y a seulement un problème : les joueurs ont un sentiment d’échec car ils n’ont pas réussi à se qualifier. Je les ai félicités dimanche mais je sens bien qu’il leur manque quelque chose. Mais, force est de reconnaître que c’était compliqué. Huit points de pénalité, ça équivaut à deux victoires et, dans une poule de dix, on avait le couteau sous la gorge... Il faut accepter cette « sanction » même si, dimanche encore, on méritait le succès après un match énorme. Les carottes étaient peut-être cuites mais les garçons ont offert une prestation XXL. Ils avaient à cœur de terminer sur une bonne note. Nous sommes fiers d’eux mais également d’avoir sauvé le club. Et ce n’était pas gagné !

Où en êtes-vous justement financièrement ?

(Sans hésitation) ça va. Il reste le redressement de l’Urssaf, qui est une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Je regrette juste que cet organisme refuse de négocier, même s’il se fait tirer l’oreille. On se heurte à une fin de non recevoir du directeur départemental de l’Aveyron. Son entêtement nous met en difficulté puisque nous devons rembourser 330 000 € sur sept ans.

Il n’est pourtant pas responsable de cette situation.

Bien sûr que non mais nous aimerions couper la poire en deux pour revenir à la somme qui était réellement dûe. Le reste, ce sont les pénalités de retard. Du coup, au vu de cette impasse avec cet interlocuteur, je suis inquiet. Je lui ai dit : « Laissez-nous payer la moitié plutôt que de mettre la clé sous la porte ! ». Il ne veut rien entendre. D’autant que nous remboursons également 17 000 € par an pour éponger les dettes antérieures. Ça fait beaucoup ! La mobilisation des donateurs nous a permis de remporter une victoire l’an dernier mais je n’aimerais pas qu’elle soit vaine.

Surtout que vous avez souvent mis l’accent sur votre volonté de « propreté » au niveau des comptes.

Aux yeux de beaucoup de personnes, le SRA est passé de brebis galeuse à club sérieux et fort d’une bonne gestion. On a fait l’effort mais ça a un coût... Par exemple, on donne 13 000 € par mois à l’Urssaf. On n’est pas plus vertueux que les autres mais il fallait arrêter les « bidouilles ». On s’est sérieusement mis droit. La FFR nous a fait part de son satisfecit, nous a adressé ses félicitations. On ne se pince plus le nez quand on parle de Rodez à Marcoussis !

Sportivement ça va, financièrement ça va mieux. Et, malgré ce contexte favorable, vous avez décidé de passer la main. Pourquoi maintenant ?

Déjà, je n’ai pas pris cette décision aujourd’hui. Elle a été annoncée il y a un moment. J’étais devenu président un peu par hasard. Pas grand monde ne voulait reprendre le flambeau après ce qui s’était passé. Je suis rentré au club à l’âge de 10 ans, je suis ruthénois, j’aime le SRA, j’aime mon territoire. Mais, j’ai aussi une famille et une entreprise. J’ai fait ma part, j’ai donné énormément de temps, d’énergie et de ma personne.

Vous laissez la place à qui ?

Je vais rester au club, je peux m’impliquer dans le sponsoring et prendre une vice-présidence, si on veut de moi, mais ma décision de quitter la présidence est prise depuis un bon moment. Quelqu’un est pressenti, il a compris la difficulté de la mission et il aimerait ne pas y aller tout seul. Ce ne sera pas moi mais il y aura peut-être un tandem, avec une deuxième personne qui arriverait aussi de l’extérieur. Les choses sont à mûrir, il ne faut pas décider dans l’urgence. Ce club a besoin de stabilité car il a connu trop de soubresauts.

On parle beaucoup aussi du départ d’Arnaud Vercruysse...

(Coupant net) Il faut lui demander ! Oui, il s’interroge. Il ne sait pas s’il va poursuivre dans le rugby, à Rodez ou ailleurs, ou s’il va retourner dans la société civile. Il a 45 ans et c’est le moment de se poser la question. Je souhaite qu’il reste mais j’ai trop de respect pour lui pour aller faire le forcing. Je ne vais pas le supplier. Il est venu pour bâtir, pour faire grandir l’équipe et le club, et il va peut-être partir avec derrière lui quelque chose qui n’est pas terminé.

S’il part, si Jean-François Viars s’en va aussi, vous avez réfléchi à la suite ?

Chaque chose en son temps. On va commencer par se voir cette semaine. Si Arnaud nous quitte, ce sera une page qui se tourne. Mais, on ne repartirait de zéro, on reconstruirait, par la force des choses car il a une approche presque sentimentale avec les joueurs. On n’en est pas là ! Et s’il fallait trouver un successeur, je ne suis pas inquiet. Maintenant qu’on est plus honorable, qu’on a bonne presse. Il y a assez de monde sur le marché, tant au niveau entraîneurs que joueurs.

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