Quatre mois de prison pour le « chevalier blanc de la cause animale »

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    Quatre mois de prison pour le « chevalier blanc de la cause animale »
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Centre Presse / Philippe Routhe

« Vous savez combien de fois vous êtes passés à cette barre ? ». « Une douzaine de fois...» «Au bas mot, Au bas mot...». Les débats démarraient bien, hier matin, entre le juge et cet homme âgé de 55 ans, décrit par l’avocate de ses victimes comme « celui qui se prétend le chevalier blanc de la cause animale ».

Il faut dire que ce prévenu était attendu la veille pour une autre affaire et devait comparaître hier après-midi pour une autre d’abus de biens sociaux ! Chacune d’elles étant en lien avec son association de défense des animaux, installée dans l’ouest-Aveyron.

Mercredi, il était poursuivi pour avoir pénétré illégalement dans une ferme où sont élevés des chevaux et des vaches pour la boucherie, afin de prendre des clichés d’animaux qu’il estimait en souffrance, avant d’insulter la propriétaire des lieux, et de diffuser tout cela sur les réseaux sociaux.

Mais lorsque les gendarmes se sont rendus sur l’exploitation, ils n’ont pour ainsi dire rien trouvé à redire. Pas plus que les vétérinaires, également invités à se déplacer Le prévenu, lui, crie au complot.

Il explique avoir vu deux poulains morts, « dont un avec les pattes attachées et les yeux crevés ». « Mais les gendarmes n’ont pas vu des yeux crevés » rétorque le procureur, qui rappelle aux juges que sur « l’été 2016, quatre-vingt-seize poulains ont vu le jour, et trois sont morts, un par strangulation, et les autres de septicémie ».

Le prévenu n’en démord pas : dans cette exploitation, il a vu « un des pires charniers qu’il n’a jamais vu » et accuse les propriétaires d’être « des notables protégés ». Pour l’avocate de la victime, « le prévenu est un homme dangereux, déconnecté de la réalité ». Le procureur n’en pense pas moins, le raillant sur ses « fake news ». Il requiert trois à quatre mois de prison et la révocation d’un sursis de six mois.

Pour l’avocat du prévenu, ces réquisitions sont « excessives », même si son action peut « engendrer des traumatismes ». Et au juge, qui avait pourtant soigneusement pris le temps de lui expliquer que, compte tenu de son casier, il ne voyait pas comment lui éviter la case prison, et qu’il souhaiterait ne plus jamais le revoir dans ce tribunal, le prévenu a répondu : « L 214 a fait des choses illégales dans les abattoirs, mais cela permet de faire changer les choses. Alors si c’est le prix à payer, tant pis. » Le tribunal a condamné le « chevalier blanc » à 4 mois de prison et 1800 euros d’amendes.

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