Football, Rodez. Laurent Peyrelade : « En National 1, il n’y a pas de place pour l’à-peu-près »

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    Football, Rodez. Laurent Peyrelade : « En National 1, il n’y a pas de place pour l’à-peu-près »
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Centre Presse / Romain Gruffaz

L’appréhension que vous ressentiez avant le premier match de championnat, vendredi, a-t-elle disparu après le bon résultat nul que votre équipe a obtenu sur le terrain de Grenoble (1-1) ?

Je dirais que notre prestation a été bonne mais l’essentiel, ce n’est pas d’en réaliser une comme ça mais trente. On doit être capable de la reproduire lors de chaque match. Notre concentration et toutes nos attitudes ont été bonnes, et j’ai particulièrement apprécié les dix dernières minutes, au cours desquelles Grenoble est revenu au score, sans que l’on concède une occasion pour autant. C’était intéressant car même si le scénario a été cruel, on n’est pas sorti du match. J’ai bien aimé cela car ça révèle de la maturité, du caractère et de l’intelligence. Maintenant, comme je l’ai dit, ça ne reste qu’un match et il faut que tout cela s’inscrive dans la durée, que l’on continue à progresser et que l’on ne fasse plus les mêmes erreurs.

Lesquelles ?

Toutes les grosses occasions que les Grenoblois se sont procurées, ils se les sont procurées parce qu’ils ont une grosse équipe (sourire) mais surtout parce que nos compensations défensives n’ont pas été bonnes à ces moments-là. Il faut faire attention lors des pertes de balle mais on n’a pas été vigilant lorsqu’elles sont survenues. Il faut trouver le juste milieu entre s’engager totalement dans la phase offensive et, pour ceux qui ne sont pas directement concernés, rester vigilants et intelligents pour compenser l’engagement des autres. Cela étant, j’ai revu la rencontre et vraiment, on a réalisé un très bon match, car on a joué contre une grosse, grosse équipe, qui dispose d’énormément de qualités à tous les postes. Pour une première, c’était bien.

Quel discours avez-vous tenu à vos joueurs avant ce premier rendez-vous, lors de votre causerie ?

(Rire) J’ai du mal... Je n’ai pas envie d’en parler car les éléments vont être les mêmes face à Laval (demain, à domicile, NDLR).

Après le match, alors ?

Je leur ai dit que si on avait des regrets, c’était bon signe ; que toute cette débauche d’énergie n’avait pas été vaine car on avait récolté un point, mais aussi qu’il fallait s’enlever de la tête le scénario du match et regarder ce qu’on avait fait chacun de notre côté pour l’équipe, car ça, c’était bien, en ayant l’objectif de le garder, de le cultiver pour être capable de le reproduire lors du match suivant.

Le fait de commencer le championnat à l’extérieur, qui plus est face à une grosse équipe comme Grenoble, n’était-il pas un avantage et ne vous a-t-il pas ôté un peu de pression ?

Je ne pense pas qu’il y avait de la pression mais plutôt de l’appréhension, liée à certaines questions : est-ce que nos principes de jeu peuvent fonctionner à ce niveau-là, est-ce que chacun est capable, individuellement, de garder la concentration... Il y a des points en jeu à chaque match et il faut tout faire pour en prendre. On en a gagné un vendredi, mais tous comptent, tous sont importants, comme les buts que l’on peut inscrire. Il faut garder notre fraîcheur mentale et notre volonté de réussir intactes à chaque rencontre et ne pas croire que tout est normal, acquis ou logique.

On a beaucoup parlé de l’intersaison pour les joueurs, mais comment s’est déroulée la vôtre ?

Déjà, je me suis bien reposé (rire) ! C’était essentiel. Au-delà de ça, j’ai eu le temps d’anticiper un peu les choses, de voir des matches pour me faire une idée du niveau, de la qualité de jeu et de l’engagement qu’il peut y avoir en National 1. Plus largement, cette période a surtout permis de construire le puzzle, car c’est là qu’on se dit « tel joueur peut nous intéresser », « tel joueur est trop cher »... Avec Greg (Grégory Ursule, le manager du Raf), on a étudié énormément de CV pour trouver les joueurs capables de nous apporter quelque chose ; on pourrait même dire les hommes, car les deux sont liés. Il faut trouver des gars capables de participer à notre aventure, de s’intégrer à notre groupe, de s’identifier à ce qu’on veut faire, des gens sains, prêts à se battre pendant tout un championnat, ce qui signifie avoir du volume, être peu souvent blessé, le tout en étant intelligent car notre carnet de chèques ne peut pas tout régler. Trouver des joueurs polyvalents qui viennent compléter et améliorer notre groupe, c’est ça le plus important. (Silence) Je considère que si les mecs vivent bien ensemble, qu’ils sont prêts à se bagarrer les uns pour les autres, à s’inscrire dans quelque chose de collectif, on peut obtenir quelque chose d’intéressant. En revanche, si certains commencent à avoir des états d’âmes, on sera en danger.

Par rapport à ce que vous avez pu observer, à la fois en vidéo et lors du premier match, qu’est-ce qui change entre le championnat de CFA et celui de National ?

Ça dépend des équipes mais je considère que toutes ont de très bons joueurs offensifs. Après, l’intensité change, le rythme également, le ballon est souvent en jeu... Selon les adversaires, le niveau technique est aussi bien supérieur. Celui de Grenoble, par exemple, est dix fois supérieur à celui de CFA. Ce qui va varier, aussi, ce sont les déplacements. Quand on est rentré de Grenoble, il était 5 heures. Derrière, le samedi n’est pas le même, le dimanche non plus, et le lundi, il faut repartir. Toute la problématique de travail est différente et je pense que c’est ça le plus important. Si on arrive à la résoudre, on aura fait une grande part du travail. C’est pour ça que la récupération des joueurs est très importante et qu’on répète aux gars que les fêtes de Bruéjouls, c’est bien joli, mais qu’il faut savoir ce que l’on souhaite, car à ce niveau, il n’y a pas de place pour l’à-peu-près. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Jouer un petit peu au football, bien s’amuser et rigoler, ou faire du football et que ça marche ? Si c’est la seconde option, il leur faut effectuer quelques sacrifices à côté. On ne leur demande pas de vivre comme des moines, mais la récupération est primordiale. Ils s’en sont d’ailleurs rendu compte dès vendredi.

Quels sont les atouts du Raf cette saison et les écueils qu’il doit éviter ?

Nos atouts, c’est que l’on se connaît bien, que les garçons ont des habitudes de travail. Par conséquent, on gagne du temps, en étant stable - je parle en termes d’effectif -, par rapport à la mise en place de nos principes de jeu. On n’a pas fait de révolution au cours de l’intersaison, donc nos affinités sur et en dehors du terrain doivent nous permettre de traverser les mauvais moments. Après, certains disent que c’est un inconvénient mais pour moi, c’est un avantage : avoir peu de joueurs qui connaissent le niveau. Tout le monde a tout à prouver, tout le monde doit avoir faim, et je préfère ça à un vieux qui a deux cents matches de National et qui se traîne. Un autre point favorable est le fait que notre groupe est jeune. À ce titre, cette année est importante, car s’il arrive à être compétitif, il aura encore du temps pour travailler ensemble ; ce n’est pas forcément un avantage immédiat mais plus à moyen terme. En ce qui concerne les écueils, je dirais qu’il faut éviter de se prendre pour d’autres. Il faut aussi éviter les blessures et suspensions.

Ces deux choses sont plutôt à ranger dans la catégorie des impondérables...

(Il coupe) Tout dépend de nous, à part peut-être si un mec se pète les ligaments croisés, oui. Si on ne veut pas bricoler, il est indispensable que l’on arrive à passer entre les gouttes. On peut faire tourner deux ou trois joueurs mais pas quatre ou cinq, car l’effectif n’est pas pléthorique. Il ne faut pas non plus croire que ce que l’on fait est normal. C’est logique parce qu’on travaille pour ça, mais pas normal. Quand tu vas au stade des Alpes (à Grenoble), tu te dis : « On n’est pas à Paul-Lignon ». Il est 20 heures, les équipes entrent sur le terrain, et tu te rends compte que cela a un parfum un peu professionnel, de Ligue 2. On doit bien mesurer la chance qu’on a et tout faire pour qu’elle dure dans le temps. Enfin, le dernier écueil est lié à notre modèle économique. Est-ce qu’il sera viable en championnat ? La question est posée mais on ne connaîtra la réponse qu’à la fin de la saison. Là, on avance tout doucement pour éviter que notre club soit en danger.

Maintenant que le championnat est lancé, vous êtes-vous fixé des temps de passage ?

Non, j’ai seulement en tête un nombre de victoires à atteindre pour se maintenir.

De combien est-il ?

(Rire) J’ai un nombre de victoires en tête : tu gagnes tant de matches et tu sais que tu te maintiens. Je n’ai que cet objectif-là, je ne pense qu’à ça. Quand j’en aurai obtenu une, il m’en restera tant à décrocher, et ainsi de suite. Je fonctionne en termes de points et de victoires, comme l’an dernier, et je ne me dis pas qu’à telle période, je dois compter tant de points... Le championnat est très long et très dense à certains moments. Il y a des mois où tu vas jouer quatre matches, et même cinq. Si tu en perds deux mais que dans le mois suivant, tu en gagnes quatre... Je peux juste dire que si on est à cinq victoires au bout de dix journées, ce sera pas mal.

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