Face aux incivilités des SDF, il décide d’écourter son exposition galerie Foch

Depuis quelque temps, la place Foch est devenue un sujet de discussion. Des SDF accompagnés de chiens ont en effet fait de l’endroit leur quartier d’été. Des personnes commencent à en faire les frais. Ludovic Eche est de celles-là. Il devait exposer à la galerie Foch jusqu’à fin juillet mais il a dû décrocher une semaine plus tôt. Les différentes nuisances induites par la présence des sans domicile fixe ne lui ont pas laissé le choix.

 

« Dès le début, il y avait beaucoup de SDF au pied de la galerie, avec des chiens en liberté, passant leur journée à boire et à crier. Un jour, ils avaient accroché leurs chiens à la grille de la galerie et s’étaient assis sur les marches. Les jours suivants, on a tellement entendu hurler que j’ai été voir ce qui se passait. J’ai vu un des leurs taper une femme du groupe, sans que personne n’intervienne. En fait ils boivent, se battent, et ceci en toute impunité. »

 

L’artiste, qui a pris sa fille de 13 ans avec lui, n’a pas souhaité prendre de risques. Il s’est retrouvé pendant de longues journées, seul à la galerie, sans comprendre. « Le problème est que cette situation a fait peur aux gens. Les personnes qui venaient voir mon expo me faisaient des réflexions comme quoi ce n’était pas sérieux ou qu’il fallait du courage pour monter me voir. » Face à cette « rare fréquentation malheureusement justifiée » de l’expo « et surtout au vu du climat d’insécurité régnant », il décide de fermer et d’en informer le conseil départemental pour la énième fois.

 

 

La collectivité a consenti à le recevoir, sans lui proposer de solutions. « Elle est désemparée car elle ne peut pas intervenir directement. Étant donné que les SDF sont sur la voie publique, ce serait à la mairie de faire quelque chose », explique-t-il. Contactée par nos soins, la mairie dit faire « appel régulièrement à la police ». Face à cette impuissance des pouvoirs publics, l’artiste a donc décroché beaucoup plus tôt que programmé. Un crève-cœur pour celui qui avait pris des congés pour se consacrer entièrement à son exposition.

 

« Organiser une exposition, c’est un investissement important. Outre le temps passé à peindre, il faut compter les supports de communication, les maquettes, les affiches, les cartons d’invitation, le vernissage, le temps passé à la galerie... Je déplore le laxisme des pouvoirs publics qui n’ont aucun respect pour les artistes », dit-il.

 

En attendant, les nuisances causées par les SDF (mendicité, bagarres, crottes de chiens...) continuent à gêner les passants, y compris ceux qui se garent au parking Foch. Cela, sans compter l’image déplorable d’une ville qui attire de plus en plus de touristes.