Football féminin : chronologie d’un été très agité à Rodez

Prenez votre respiration : départ du coach au meilleur ratio du Raf en D1, arrivée qui n’aura duré que quelques jours de son successeur, départ de deux retraitées qui ont finalement rechaussé les crampons dont une ailleurs, transferts de joueuses cadres, signature tardive d’un deuxième successeur, officialisation de son adjointe au CV de joueuse rutilant ou encore arrivée là aussi tardive des recrues à l’accent international. Pour ceux qui auraient raté l’été très agité des Rafettes, voilà un bref rattrapage.

Le 5 avril, la saison n’est pas encore terminée mais le divorce officiellement divulgué entre un Sébastien Joseph, qui a pour lui le meilleur ratio du club en D1, et un Raf qui ne souhaite pas le suivre dans sa volonté de professionnalisation. Le clap de fin est en façade apaisé. Peut-être pas autant en coulisses. Il lance en tout cas une période pas très reluisante au club. Sa présidente Annie Cluzel indique ainsi - quelques jours après que sa présentation aux joueuses n’ait été annulée au dernier moment pour cause administrative - avoir fait signer Nicolas Piresse, alors préparateur physique chez le grand OL. Elle convoque la presse pour l’officialiser alors que le technicien est lui occupé à gagner une Ligue des Champions avec les Gones. Suivra un épisode étrange : une vingtaine de jours après sa présentation officielle lors d’une conférence de presse organisée par le Raf - où il se présente seul devant les journalistes (!) -, le club apprend par la presse qu’il a finalement signé à Tours (L2, hommes, préparateur physique). Le Raf et Piresse se rejettent la faute. On est alors fin juin. Et l’équipe est toujours sans coach, les dossiers mercato au point mort ou presque. De quoi faire prendre peur à certaines joueuses.

En tout cas, avant ou après qu’un nouveau coach soit nommé rapidement début juillet et pour de bon cette fois en la personne de Grégory Mleko, plusieurs cadres quittent le navire. Solène Barbance, dépositaire du jeu ruthénois au milieu, file à Bordeaux, suivie par Chloé Bornes. Cathy Couturier suit, elle, le coach Joseph à Soyaux, alors que c’est son acolyte de la charnière centrale, Océane Daniel, qui a longtemps été annoncée partante en Charente. Le club dit qu’il a réussi à la retenir. Finalement, elle ne restera pas, elle aussi. Et s’envolera pour l’Italie, à la Fiorentina. Un nouveau coup dur.

Une course contre le temps est engagée. Car le groupe n’est vraiment pas épais lors de la reprise de l’entraînement fin juillet sous les ordres du nouveau coach Grégory Mleko. Seules deux recrues sont là : Peruzzetto et Mabomba. Claudine Falone, la troisième, enfin pensait-on alors, était attendue quelques jours après. Mais un rebondissement de dernière minute l’enverra finalement à Guingamp.

Certaines dents ont aussi dû grincer au sein du groupe quand on a appris que les néoretraitées Déborah Garcia et Audrey Cugat avaient finalement décroché leurs crampons raccrochés à grands renforts de festivités et d’émotions en fin de saison passée. La seconde a signé au TFC. La première est de retour au club, poussant du coup Charlotte Verdier à s’exiler (elle aussi au TFC sous la houlette de l’ancien mentor des Ruthénoises, Franck Plenecassagne).

La signature, aussi intéressante qu’inattendue, de Sabrina Viguier (plus gros palmarès du football aveyronnais) en tant qu’adjointe de Mleko courant août est l’ultime touche de cette intersaison haute en couleurs, marquée aussi, ne l’oublions pas, par une fin de mercato tournée à l’international avec les renforts de la Portugaise Raquel Infante et de la Russe Ekaterina Tyryshkina. La Raf payera-t-il sportivement ce que la nouvelle adjointe avait appelé à son arrivée une « situation un peu bancale » ? Ou saura-t-il en profiter pour se régénérer ?