Portrait : Gilbert Santin, l’homme qui regardait passer les castors

  • Gilbert Santin, observe le castor « 250 jours par an » en compagnie do son chien Tchot.
    Gilbert Santin, observe le castor « 250 jours par an » en compagnie do son chien Tchot.
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Centre Presse

Qui n’est jamais allé faire un footing, ou une simple promenade, sur les rives du Tarn au coucher de soleil ? Dans ces heures-là, il vous est peut-être arrivé de croiser un mystérieux personnage, à l’épaisse barbe blanche, armé de pipe et de jumelles. Sur les quelques kilomètres qui vont du pont Lerouge au pont Robert Roussel, il scrute attentivement la rivière et voie des choses que les autres personnes n’entrevoient que rarement. « 90 % des gens vont passer à côté d’un castor sans s’en apercevoir », sourit narquois Gilbert Santin. Ce n’est pas son cas.

Depuis quatre ans, à l’aube et au coucher, ce retraité se rend avec son chien Tchot, « un Yorkshire amélioré », sur les berges du Tarn et observe ce mammifère, qui, pour un œil avisé est plutôt facile à entrevoir. « Si l’on vient à la bonne heure on a deux chances sur trois de le voir », affirme sérieux Gilbert Santin.

Et en effet, les traces de sa présence sont bien visibles. Il suffit de marcher quelques mètres sur les berges et voici un arbre tailladé en forme de crayon. Un signe incontestable. Dans les eaux plates de la rivière, se dessinent soudain des grands cercles. Un spécimen est en train de nager sous la surface, indique Gilbert Santin et en effet, après quelques minutes, voici apparaître enfin le castor, sorte de gros rats à la queue plate qui nage tranquillement au beau milieu du Tarn. Une vision surprenante pour le promeneur lambda, mais habituelle pour le sexagénaire qui connaît par cœur la population de mammifères dans sa zone de compétence. « Actuellement, dans cette zone, il y a cinq individus, précise Gilbert Santin. Deux couples et un petit d’un an, que j’ai vu grandir. »

À force d’observations, ces castors semblent presque être devenus une sorte de famille pour le Millavois. Tête blanche, queue coupée, Gilbert Santin a même donné des surnoms à certains d’entre eux. La connaissance de ces animaux est telle, que l’homme collabore avec le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage caussenard (CRSFC), qui étudie cette population.

Et à force d’observer, Gilbert Santin a fini par tomber sur quelque chose qu’il ne s’attendait pas à voir. « Il y a deux ans, à la mi-janvier, j’ai aperçu une loutre, se souvient l’homme. C’est rarissime puisque son territoire de chasse est très étendu et il y en a beaucoup moins que les castors ».  

La juste récompense pour cette sentinelle, toujours fidèle au poste.

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