Rodez : malaise sur la ligne de bus vers l’hôpital

Revoilà les transports urbains au-devant de la scène, celle du débat démocratique cette fois. Mardi soir en conseil d’agglomération les élus avaient à plancher sur l’opportunité de privilégier la concession de service public comme mode de gestion, alors que se profile pour fin 2018, le renouvellement du contrat établi depuis 2012 avec la Satar, exploitant du réseau Agglobus.

Bref, à refaire un cahier des charges pour six ans cette fois, autant optimiser plus encore les lignes, rationaliser celles qui sont peu fréquentées, développer toujours mieux le transport à la demande, etc. Et même si en dix ans le transport urbain est passé, sur le Grand Rodez, de l’âge de pierre à l’ère moderne, il faut sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier.

Et à ce sujet, Christian Bary (nouveau conseiller communautaire en remplacement de Stéphane Mazars) a jeté un pavé dans la mare. L’élu regrette la disparition de la navette entre le centre-ville et l’hôpital de Bourran. « Elle n’est plus assurée en direct, beaucoup de gens finissent leur course à pied, la ligne B ne s’arrêtant au plus près que sur le mail ». Pour anodine ou presque qu’elle est, la remarque a fait débat. « Les gens n’ont que 150 mètres à faire à pied, ce n’est pas énorme », précise Christian Teyssèdre.

Et le président de l’Agglo de rappeler que cette navette ne transportait dans ses meilleurs jours qu’une moyenne... d’un passager par heure. Si elle était passée plus souvent, elle aurait emporté plus de monde répond en substance Christian Bary qui se fait notamment le porte-parole des personnes à mobilité réduite. « Lesquelles ont droit à des véhicules sanitaires ! », enchaîne le président pendant que Jean-Philippe Kéroslian, vice-président (Onet), vérifie sur Google Maps que la distance entre l’arrêt de bus et l’accès à l’hôpital est bien de 150 mètres. Au cas où... Tout le monde s’y est mis ou presque entre les défenseurs des usagers du bus qui deviennent piétons pour cette distance et ceux qui en appellent à la raison, arguant que faire faire un crochet à la ligne B jusque devant l’hôpital, retarderait tous ceux qui la prennent pour relier seulement Bourran au centre-ville... Taxis, transport à la demande, véhicules sanitaires viennent à la rescousse comme solutions. En filigrane, le stationnement sursaturé du parking de l’hôpital s’invite à la discussion. L’espace relève du domaine privé, on ne peut de toute façon y installer un arrêt de bus tranche Christian Teyssèdre avant de tonner, en colère : « De toute façon une ligne spécifique pour si peu de gens, ce n’est plus du service public. Je ne veux pas laisser dire n’importe quoi ». Arrêt demandé.

Maître d’œuvre du transport urbain, le vice-président Michel Gantou (Le Monastère) ne provoquera pas d’étincelles en rappelant que la réflexion devra aussi porter sur le respect de l’environnement. Où l’on apprend qu’équiper les bus de moteurs électriques n’est pas concluant car il y a trop de côtes à monter sur le piton. Et que les bus à hydrogène sont trois fois plus cher que les « conventionnels », même de dernière génération... Exiger demain « des moteurs plus propres » fera cette fois l’unanimité.

Unanimité aussi autour du travail de l’exploitant, la Satar. « Mais il serait sain qu’il y ait plusieurs offres à étudier au renouvellement de la concession, prévient Michel Gantou. On a déjà eu des contacts, même si on est satisfait de la Satar ». Pas sûr qu’un autre soumissionnaire propose une ligne directe entre la cathédrale et l’hôpital pour emporter le marché...