Les travaux sur la ligne SNCF menacent-ils le Rodez-Paris ?

  • Le direct Rodez-Paris Austerlitz, une ligne qu’affectionnent de nombreux Aveyronnais.  Photos José A. Torres
    Le direct Rodez-Paris Austerlitz, une ligne qu’affectionnent de nombreux Aveyronnais.  Photos José A. Torres
Publié le
Centre Presse / Philippe Henry

Les griefs émis par les usagers de la ligne du train de nuit Rodez-Paris sont nombreux depuis quelques mois. Changement d’horaires, tarifs prohibitifs, trajet à rallonge, etc. Marie-Claire, résidante à Paris et usager depuis 20 ans de la ligne, déplore « la dégradation récente et importante de la desserte de l’Aveyron en train depuis Paris ». « Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de train Paris-Brive-la-Gaillarde-Rodez, poursuit cette usager. Et quand on a la chance de trouver cette desserte, il faut bien souvent attendre deux heures à Brive, bien plus qu’avant. »

De nombreux témoignages rejoignent celui de cette usagée. Les travaux effectués actuellement sur la ligne Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) sont mis en avant pour expliquer ces changements d’horaires de circulation du train.

Car, désormais, les trains effectuent l’opération de décrochage et d’accrochage avec la rame de Toulouse en gare de Bordeaux. « Alors que nous proposons que cela soit fait en gare de Coutras (Gironde), et que le train passe par Périgueux », explique Frédéric Konefal, secrétaire CGT cheminots à Rodez. Certains usagers estiment que la récente ouverture de la ligne TGV Toulouse-Bordeaux incite la SCNF à rediriger les voyageurs sur ces trains pour les remplir.

« C’est effectivement ce que l’on pourrait penser, glisse Frédéric Konefal. Mais pour le moment on ne peut pas dire que le flux de voyageurs s’est inversé. »

Malgré ces désagréments, « les rares trains sont pris d’assaut en particulier lors des périodes de grands départs », poursuit Marie-Odile. Pour conclure, et rejoindre l’avis de beaucoup de voyageurs, cet usager estime que « l’ouverture de ligne TGV Océane Paris-Bordeaux est un excellent prétexte pour détruire la desserte Paris-Rodez en obligeant les gens à changer leurs habitudes ». Une nouvella vague de travaux sur la ligne, à partir du 10 décembre et jusqu’au 31 mars va avoir pour conséquence l’absence de circulation du train de nuit, hormis durant la nuit de samedi à dimanche et de dimanche à lundi. à partir du 5 juin, le train circulera de nouveau en semaine.

Les syndicats dénoncent par ailleurs la décision de l’état via la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM), qui prépare et met en œuvre la politique nationale des transports, de ne plus prendre les usagers du quotidien sur les trains de nuit. « Ce choix est pénalisant pour ceux qui souhaitent se rendre à Figeac et pour les habitants du Bassin, poursuit Frédéric Konefal. D’autant que, depuis le 4 septembre, entre Brive et Rodez, un train TER circulant en même temps que le train de nuit a été supprimé. »

« Le nombre de places de la voiture assise du train de nuit permet largement de faire cohabiter les flux courts et longues distances », rajoute le secrétaire CGT cheminots de Rodez.

Pour conclure sur le dossier du train de nuit, les syndicats souhaiteraient « que le prolongement hebdomadaire vers Albi soit de nouveaux assuré. Depuis le 4 septembre, ce n’est plus le cas. Les nouveaux horaires du samedi ne permettent effectivement plus à ce train de descendre jusqu’à Albi, rien ne s’oppose par contre à sa circulation le dimanche soir depuis Albi », souligne Frédéric Konefal.

Malgré ces désagréments consécutifs aux travaux, les préconisations du rapport Duron sur l’avenir des trains d’équilibres du territoire, rendues en mai 2015, avaient pourtant souligné le rôle primordial de ce train dit Train d’équilibre du territoire (TET).

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?