Viviez : un ancien directeur de Sam Technologies, devant la justice

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Publié le
Philippe Henry

Le jugement a été mis en délibéré au 19 septembre prochain.

« Les faits peuvent paraître techniques mais les questions qui en découlent sont importantes », note la présidente de l’audience, Sylvie Rouanne. Mercredi après-midi, l’ancien directeur du site (de novembre 2014 à mars 2016), de l’entreprise Sam Technologies - devenue Jinjiang Sam après le rachat d’un groupe chinois - comparaissait à la barre du tribunal de Rodez pour l’exploitation d’une installation classée non conforme, malgré des mises en demeure de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Une mise en demeure qui était arrivée à échéance dix-neuf jours seulement après la prise de fonction du directeur du site jugé mercredi.
En effet, les agents de la Dreal ont signalé neuf points qui devaient être mis en conformité et ce, dès le mois d’avril 2013. Six l’ont été dans le temps imparti, les trois autres devant l’être, alors par ce nouveau directeur. Ces points concernaient, notamment, l’édification d’un mur coupe-feu entre l’atelier et une zone de stockage de déchets.

"J'ai du mal à comprendre pourquoi je suis seul à la barre"


« Je suis arrivé à la tête du site alors qu’un important mouvement social était en cours, se remémore désormais l’ancien directeur du site. J’ai commencé par le diagnostic social de l’entreprise. J’ai rencontré le personnel, etc. Je n’étais pas au courant de ces manquements. Dès que je l’ai su, j’ai fait les demandes pour débloquer les crédits nécessaires à la réalisation des travaux. »
Le prévenu se défend : « Mes prédécesseurs n’ont rien fait. Et puis, j’ai du mal à comprendre pourquoi je suis seul, aujourd’hui, à la barre. Je n’étais qu’un employé. » Il démissionnera en 2016 : « Je n’ai plus envie de devenir directeur de site », glisse-t-il, désabusé.
« Ces faits sont désagréables, lance le procureur, Frédéric Cousin. Il s’agit de la sécurité des employés mais également des riverains. » « Aujourd’hui, vous seul pouvez être jugé, dit-il en s’adressant au prévenu, comme l’indique la délégation de pouvoirs que vous avez signée. Mais je vais tenir compte dans le quantum de la peine des délais courts que vous aviez pour réaliser ces travaux. » Et le procureur de requérir une peine d’amende avec sursis de 1 000 €.

Le jugement a été mis en délibéré au 19 septembre prochain.

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