Maguy a remis les pieds au Rutène, rue Béteille

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Centre Presse Aveyron

Avec son mari Jean-Marie, Maguy Lavergne a longtemps fait le bonheur des gourmets ruthénois dans son restaurant. Dans quelques mois, il sera détruit. Elle a pu le revisiter une dernière fois.

Petite séquence émotion, ces derniers jours, du côté de la rue Béteille. Au numéro 42 très exactement. Là ou se dresse un immeuble qui, entre le milieu des années soixante et le début des années quatre-vingt, fut une des tables les plus renommées de la ville. Le Rutène. Et qui dans quelques mois disparaîtra complètement, à l’instar de quasiment tous les immeubles de l’îlot situé entre la rue Bonnefé et la rue Dominique-Turcq.

Avant qu’il ne soit que poussière, et grâce à l’amabilité de la municipalité, Maguy Lavergne, qui dirigeait cette table exceptionnelle avec son époux Jean-Marie, et les parents de ce dernier, a pu revisiter les lieux une dernière fois. Faisant ainsi resurgir des moments inoubliables.

Table réputée de la ville et des environs, les banquets se succédaient dimanche après dimanche. Associations, clubs de sports, familles... Le monde affluait dans ce restaurant de la rue Béteille. À une époque où la rue était sacrément vivante. Deux bouchers, un charcutier, un épicier, le vendeur de matériel de réfrigération Salson, le papetier Ramon, le garagiste Vayrou, etc. : la rue, alors à double sens de circulation n’avait absolument rien à voir avec l’artère grise qu’elle est devenue, et qui incite la ville à détruire cet îlot de béton noirci par le temps pour réaliser une " trouée verte ".

" Toute la rue s’est éteinte ",

" Oh, ils ont laissé le grand miroir du bar ! " À peine entrée dans le Rutène, Maguy s’exclame et revoit " son " restaurant comme si c’était hier. De la petite mosaïque du carrelage à la tapisserie qui recouvrait le plafond, il reste encore quelques vestiges du prestigieux passé de ce commerce.

Avec une petite boule au ventre, Maguy a successivement découvert la salle de restaurant du premier étage, celle du second étage, où se déroulaient les banquets ou les grands repas de famille, puis les appartements du troisième étage. Ceux-là même où, un dimanche matin, les pompiers ont déployé la grande échelle pour réveiller la sœur de Maguy. " C’est une idée de Jean-Marie, qui adorait faire des blagues..." glisse-t-elle, un brin de nostalgie dans les yeux.

De tout ce qu’il s’est passé durant presque vingt années, du repas qu’ils avaient spécialement préparé pour la venue de Georges Pompidou à Rodez, à la fin des années soixante, à ces montagnes de tripous qu’ils préparaient régulièrement et qui ne faisaient jamais long feu, Maguy pourrait en publier un livre. La mise à sens unique a éteint à petit feu cette enseigne.

" Toute la rue s’est éteinte ", regrette Maguy. Mais depuis, sans jamais quitter les fourneaux, elle est passée à autre chose. Pas peu fière en plus de voir sa fille, Stéphanie, dans sa crêperie, marcher sur ses traces et celles de Jean-Marie.

L’immeuble, qui abrita ensuite la section syndicale FO, puis le Secours populaire, peut désormais être détruit. Le Rutène restera encore quelque temps dans les mémoires !

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