La préfète de l'Aveyron reçoit Lili Leignel, déportée à l'âge de 11 ans

C'est un bout de femme, à la chevelure grisonnante et à l'allure très élégante qui se tient debout, sous les ors de la préfecture de l'Aveyron. A 86 ans, Lili  Leignel est reçue à la préfecture par Catherine Sarlandie de La Robertie. La représentante de l'Etat est fière de lui remettre la médaille de la préfecture de l'Aveyron. Tout un symbole remis dans la salle Jean-Moulin, préfet de ce département, et qui a "porté jusqu''au sacrifice suprême les valeurs de la Résistance" a rappelé  Catherine Sarlandie de la Robertie. Elle est  émue de remettre cet insigne à cette femme qui veut témoigner debout, malgré son âge. Cette femme  a connu  "le sort des enfants cachés et la tristesse d'avoir à vivre éloignés des parents aimants".

Lili Leignel, issue du couple Josef Rosenberg et Charlotte Keller (des juifs hongrois réfugiés en France) est déportée avec ses frères et soeurs  durant l'occupation en 1942-43. "De Lille à Bruxelles, puis au camp de rassemblement de Malines, l'équivalent de Drancy en France, votre périple est ponctué de douleur et souffrance et d'ailleurs, c'est  dans ce camp que vous subirez les premières  humiliations", a rappelé la préfète. Ces humiliations de la part des Nazis vont continuer jusqu'à la torture (maladie, manque d'hygièe, angoisse, la faim....). Lili Leignel ne reverra jamais son père, tué par les Allemands trois jours avant la Libération. Elle retrouvera sa mère cependant, mais à un prix inimaginable, qu'elle raconte dans son livre. 

Le témoignage de Lili Leignel est une "formidable leçon de courage et de dignité". Tous les ans, elle va à la rencontre de 15 000 scolaires pour rappeler son parcours, notre Histoire où des juifs, des résistants, des communistes, des handicapés, des homosexuels ont été déportés, humiliés, torturés...et dont beaucoup n'ont pas eu la chance de pouvoir s'échapper des camps de l'horreur.