Dédé, l’homme qui chante avec et pour les oiseaux...

Le nombre : 26 000, oui, vous avez bien lu, ce n’est pas une faute de frappe : 26 000 kilomètres, c’est approximativement ce qu’André Fallières, celui que tous ceux qu’il connaît côtoie ou croise tous les jours, appellent affectueusement Dédé, a parcouru, depuis qu’il est à la retraite, entre Layoule et le Gué de Sallèles et ce, tous les jours et par n’importe quel temps, pour aller à la rencontre de «ses oiseaux» et les nourrir, en remplissant quotidiennement toutes les mangeoires et filets qu’il a amoureusement installés tout au long de sa promenade. « En fait, j’ai toujours aimé les animaux et, depuis que je suis à la retraite, donc depuis 16 ans, j’ai aussi arrêté de fumer. Tout l’argent que j’économise ainsi, je m’en sers pour mes oiseaux. Chaque année, j’achète 650 kilos de blé, 17 sacs de 12 kilos de pépites de tournesols, 60 kilos de cacahuètes non salées, 19 seaux de 60 boules de graisse, une soixantaine de pains de graisse et aussi beaucoup de pain… ».
Pour notre passionné, c’est une autre drogue, mais là, dans la nature avec ses oiseaux et très souvent en compagnie de Jules son fidèle compagnon à quatre pattes, un plaisir sans cesse renouveler lorsqu’il voit et entend chanter rouge-gorges, verdiers, pinsons, gros becs et autres chardonnerets « Je vois aussi souvent des écureuils, ils s’approchent bien, je pourrai presque les caresser… » s’amuse Dédé, quand soudain son visage se referme… et oui le tableau serait idyllique si notre homme n’était pas régulièrement victime d’incivilités : les mangeoires sont volées, les réservoirs où il entreposait de la nourriture pour plusieurs jours ont disparu… si bien qu’une de ses connaissances lui a fait des petits panonceaux qu’il a installés sur les arbres, on peut y lire : « Bonjour, je suis retraité, je m’investi et j’investi pour apporter de la nourriture aux animaux. Je viens tous les jours… S’il vous plaît, ayez du respect pour ce que je fais et surtout, ne volez pas ! ».
Cela semble porter ces fruits, peut-être même jusqu’à réveiller quelques consciences, mais Dédé ne rachètera plus de mangeoires : lorsqu’il en manque une, il la remplace par un petit filet, pour avoir toujours le même nombre « Je continuerai malgré tout, entendre les oiseaux chanter est pour moi un pur bonheur et j’en suis sûr, mes oiseaux sont certainement les oiseaux les plus heureux et les plus nombreux de toute l’agglo ! ». Et ce ne sont pas ses amis avec lesquels il refait le monde, via « radio-Layoule », qui le démentiront… Et vous pouvez aller chez lui, du côté des Planquettes à Onet, c’est le même tableau, il y a des mangeoires et des oiseaux partout où votre regard peut se poser !