Saint-Rémy. Une croix qui apparaît comme unique

"Je n’en connais pas d’autres d’identique en Aveyron." Pierre Bouscayrol est assez catégorique, même s’il prend quelques précautions pour ne pas être trop affirmatif. L’archéologue bénévole et vice-président de la Société d’archéologie de Villefranche, qui parcourt inlassablement la région, n’a jamais vu de croix, telle celle qui est implantée sur un terrain communal à Nieyreval. Ce n’est pas son ancienneté qui en fait son originalité, même si elle date de 1618, mais sa forme. Une croix en pierre triangulaire, posée sur un socle également triangulaire. Il n’en fallait pas plus pour éveiller la curiosité et l’intérêt de Pierre Bouscayrol. Et c’est baguettes de sourcier en main qu’il a arpenté la parcelle. Pour confirmer ce qu’il supputait. Outre qu’elle est bien positionnée sur un axe d’eau, cette croix n’est pas là tout à fait par hasard. "Le terrain recèle d’autres vestiges", affirme Pierre Bouscayrol. À commencer par des tombes. On serait là en présence d’un ancien cimetière, du temps où la contrée dépendait de la paroisse de Sabadel, village de la commune de Maleville qui compte une église préromane, édifice longtemps tombé dans l’oubli et aujourd’hui ressuscité. "Il y a bien un cimetière", assure Pierre Bouscayrol. Avec ses baguettes, il en tracerait presque les contours, avec des murs d’enceinte d’une largeur de 60 centimètres. L’archéologue évoque aussi la possible existence d’autres éléments archéologiques, à commencer par une chapelle. Près d’un cimetière, rien d’étonnant. En tout cas, reste, bien visible et en bon état de conservation, une croix qui apparaît unique et qui enrichit le patrimoine communal.