"Surface", le dernier polar d’Olivier Norek, nous immerge dans le Bassin

  • Olivier Norek. Olivier Norek.
    Olivier Norek. Bruno Chabert
Publié le
Centre Presse Aveyron

Officier de police devenu auteur, Olivier Norek, n’oublie pas ses racines aubinoises et situe l’intrigue de son nouveau livre, dans le bassin decazevillois.

Vous avez débuté la promotion de votre dernier livre, Surface, par le plus grand salon français du polar. Que vous apporte ce type d’évènement ?

La rencontre avec les lecteurs est la seule et unique justification d’aller dans un salon. La vraie raison d’y participer c’est de partager avec eux. Et puis c’est toujours un plaisir de retrouver la famille du polar. On se raconte nos vies, nos difficultés et nos bonheurs d’écrivains.

Que vos livres soient catalogués "polars" n’est-ce pas trop réducteur ?

Ce serait réducteur si je ne faisais que des salons du polar. Mais pour Surface on a déjà calé 36 rendez-vous avec les lecteurs partout en France et il n’y a que 4 ou 5 salons uniquement dédiés aux polars. Je vais aussi dans des salons généralistes, des librairies, des médiathèques, des collèges, des lycées, des facs. Je vais à la rencontre des gens partout là où ils sont.

C’est vrai qu’avec ma trilogie du capitaine Costes, un polar pur et dur, j’ai eu un lectorat du polar qui se déplace dans les salons du polar alors j’y vais. Mon éditeur dit que je suis un VRP de mes romans parce que j’aime aller à la rencontre des gens.

C’est quelque chose dont je suis friand car comme mon héroïne, je ne sais pas très bien où j’habite, je ne sais pas très bien qui je suis, donc j’ai besoin de l’autre. Ce n’est pas pour rien si j’ai été flic pendant 18 ans, ça me donne une contenance, une mission, une justification d’être sur terre.

De quelle manière écrivez-vous ?

J’écris tout le temps, que ce soit avec mes carnets de notes mais aussi avec une application sur mon téléphone portable. Je note tout ce que je vois, ce que je croise dans la rue, dans mon quotidien. Et je peux très bien faire mon autiste, m’asseoir, me cacher dans mon cerveau et commencer à mouliner une histoire, des dialogues. Le job d’écrivain est sans fin. Quand je cuisine j’imagine des personnages, quand je me balade, j’imagine une intrigue, je suis tout le temps en train d’écrire des histoires dans ma tête même sans stylo et sans ordinateur. Je me lève le matin et je suis déjà en train de penser à quelque chose

Et si ce n’est pas pour un roman, ça peut être pour une série télé, un téléfilm, un film.

Vous vous imposez une discipline ?

Quand j’étais petit, j’ai moi-même demandé à aller en pension parce que je sais très bien que j’ai besoin d’un cadre très rigoureux, à la limite du rigorisme. Et puis j’ai voulu faire mon armée parce que j’ai besoin qu’on me cadre. Après je suis devenu flic parce qu’il y a une hiérarchie et qu’on me cadre. Et puis un jour, je me suis mis en disponibilité pour écrire des romans et me suis demandé si j’allais savoir gérer ça. Donc je fais comme quand j’étais flic, je travaille de 8 heures à 20 heures mais tout seul, chez moi, à mon bureau. Entre nous, à l’intérieur de ça, il doit y avoir 3 à 4 heures de travail effectif. En fait, j’ai les yeux perdus dans le ciel, je papillonne dans ma tête, je marche, je chante, mais je suis toujours en train de mouliner. On ne sait jamais la production de la journée je peux très bien rester 10 heures à mon bureau et écrire une page. Pour Surface, j’ai enquêté pendant 6 mois et j’ai mis 6 mois à l’écrire.

Vous êtes né à Toulouse, vous vivez à Paris, vous êtes très attaché à la maison de votre grand-mère à Aubin. Ne serait-ce pas un bon endroit pour écrire ?

Je ne viens réellement de nulle part, ma mère était directrice d’école, mon père était énarque, on a déménagé une douzaine de fois avant mes 18 ans. Le seul rendez-vous, la seule constance, le pilier, c’était mes vacances à Aubin. Toutes mes découvertes, mes premiers émois, le passage de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte, les grandes balades tout seul, savoir contempler, prendre le temps, écouter, s’écouter. Tout ça je le fais à Aubin, c’est un endroit auquel je ne connais aucune négativité. C’est l’endroit le plus sûr au monde. Et c’est un bon endroit pour débloquer les choses. Dès que je suis bloqué dans une histoire, dès que je n’arrive pas à trouver un dénouement, je vais sur Internet, je prends mon billet et mes parents viennent me chercher à 5 heures du matin et tout s’éclaire en quelques jours. Je suis immédiatement apaisé.

C’était un vœu de faire de votre Bassin tant aimé un des personnages principaux ?

C’est une promesse que je m’étais faite, c’est ce que je voulais offrir à notre colline d’Aubin. Être un auteur, c’est avoir une tribune, c’est pouvoir parler et j’aime que ces paroles soient utiles. Dans ma trilogie, je dénonçais les travers de la police, de la justice et des politiques, dans Entre deux mondes je dénonce la manière dont on conçoit les mouvements migratoires en Europe, et là je voulais que ma parole soit utile, sans faire de l’angélisme, pour Decazeville que j’aime, où je me sens bien, et mettre aussi en avant l’Aveyron qui est un département qui m’a construit, accueilli, protégé, rassuré.

Autre personnage inventé, le village englouti d’Avalone. D’où vient ce nom ?

Ça vient de l’album Avalon de Roxy Music et pas du roi Arthur. Mais certains cherchent quand même le village sur Googlemap.

Comment faites-vous pour écrire à la première personne quand l’héroïne est une femme ?

Je suis hypersensible dans le sens où je suis empathique. Quand quelqu’un souffre, je ne peux pas faire autrement que d’absorber cette souffrance et de la partager. Ce n’est pas de la compassion, c’est de l’appropriation, du vol d’émotion. Ça ne m’a posé aucun problème de me mettre à la place d’une femme, j’ai fermé les yeux et j’ai essayé de ressentir ses émotions. Je me suis aussi inspiré d’une collègue femme qui a été victime d’un piège dans le 93 où elle a failli mourir, son visage a été détruit et elle s’est reconstruite.

Comment définissez-vous Surface ?

Quelqu’un m’a très justement dit que c’est un roman avec une intrigue policière à l’intérieur.

Rencontres et dédicaces Maison du Livre de Rodez : le 16 avril de 18 h 30 à 20 h 30. Presse bulle à Decazeville, le 17 avril de 10 heures à midi, suivie par une rencontre-débat, salle Yves-Roques, de 18 h 30 à 20 heures, suivis d’une séance de signature et verre de l’amitié. La Folle Avoine à Villefranche-de-Rouergue : le 18 avril, de 18 h 30 à 20 h 30. Le livre en fête à Figeac : le 19 avril, de 18 h 30 à 20 h 30. Le Point-virgule à Espalion : le 20 avril, de 10 heures à midi.
Voir les commentaires
L'immobilier à Decazeville

127000 €

2 Km Centre-ville, Maison T6 avec garage, terrasse, cave et terrain clos de[...]

Toutes les annonces immobilières de Decazeville
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?