Villefranche-de-Rouergue. Une saison entre comédies et drames

Un singe hilare et qui ne passe pas inaperçu sur la couverture du programme 2019-2020 des Espaces culturels villefranchois. Comme une sorte de clin d’œil à la citation de Rabelais mise en exergue : "Rire est le propre de l’homme". Non cher François, "les scientifiques ont démontré que les animaux rient aussi et notamment les grands singes", insiste Monique Fréjaville, la fringante coprésidente dans son propos liminaire. "Mais ont-ils pour autant le sens de l’humour ? L’être humain, lui, le possède alors la tonalité de la programmation a un peu changé par rapport aux années précédentes car elle avait été jugée par certains un peu trop sérieuse", précise l’ancien professeur de lettres. C’est pour cela qu’il y aura davantage de rires pour les rendez-vous de cette saison sur les planches du théâtre municipal mais "cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de place pour la réflexion" car "rien n’est aussi sérieux que le comique" assurait Charles Péguy.

Humour

Et ça commence dès ce soir avec l’humoriste Mathieu Oliver qui a participé deux fois au festival d’Avignon et assuré les premières parties d’Anne Roumanoff. Place ensuite, en octobre, à de l’humour musical, du chant théâtralisé et léger avec les Swing cockt’elles. Il y en aura vraiment pour tous les publics avec "des comédies qui ne sont pas vraiment des comédies et des drames qui ne sont pas vraiment des drames", annonce elliptiquement Monique Fréjaville. Illustration en décembre avec des comédies grinçantes sur le couple signées Jules Renard. Tandis qu’Éric Rouquette, un fidèle des Espaces culturels, reviendra en janvier pour "Des amis fidèles", une comédie sur les apparences et non-dits de l’amitié. À ne pas manquer non plus, "Les Précieuses ridicules" de Molière revues et corrigées à la mode déjantée par Les Gavroches chapeautés fin février.

"Pourvu qu’il pleuve", une pièce entre-deux, écrite par une auteur d’origine roumaine qui dépeint avec réalisme les coulisses d’un restaurant, sera la charnière, en avril, pour aller vers des drames.

D’où la couleur noire du programme qui ne va pas sans être à l’unisson de la célébration des cent ans de Pierre Soulages. En novembre, "L’éveil du printemps", en collaboration avec le Festival Novado de la MJC de Rodez et en direction des lycées, avec la compagnie Tabula Rasa dirigée Sébastien Bournac (théâtre Sorano de Toulouse), abordera le désir qui s’éveille chez les ados. Tandis que dans "Une chambre en attendant" on suivra les affres d’un père qui espère retrouver à la frontière syrienne son fils enrôlé par le djihad. Un "Gros câlin" pour les collégiens et le grand public, la belle pièce de Romain Gary interprétée par le comédien Denis Rey à l’incroyable présence. "Il y a aussi beaucoup d’humour dans ce drame de la solitude avec cet homme qui adopte un python pour se sentir moins seul", confie Monique Fréjaville qui a l’œil aiguisé pour la sélection des spectacles programmés.

Flash-back. De 1993 à mars 2019. Retour sur le tragique fait divers de Human Bomb qui avait pris en otage des enfants de maternelle à Neuilly. La compagnie Création éphémère en a tiré une pièce "Etre humain" que Philippe Flahaut a mis en scène avec brio.

En mai, "Salt" traitera du thème brûlant de l’immigration. Enfin le seul spectacle hors les murs sera proposé en avril chez Jules et Jeanne dont le lieu à La Bore des Pères se prêtera parfaitement au théâtre musical "UniversElle" avec une chanteuse de cabaret qui fuit le Chili de la dictature.