Des chercheurs français ont étudié la capacité d'un oeil artificiel à restaurer la vue chez des patients atteints de DMLA

  • Des implants posés sous la rétine pourraient aider les patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), maladie oculaire qui représente la première cause de cécité chez les plus de 50 ans.
    Des implants posés sous la rétine pourraient aider les patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), maladie oculaire qui représente la première cause de cécité chez les plus de 50 ans. eclipse_images / IStock.com
Publié le
Relaxnews

(Relaxnews) - Des scientifiques de l'Inserm ont mis au point un implant visuel visant à reproduire le rôle des cellules photoréceptrices de la rétine pour aider les patients atteints de graves maladies oculaires à recouvrer la vue. Les premiers travaux réalisés sur des modèles animaux et des patients souffrant de DMLA s'avèrent encourageants. 

L'équipe de l'Institut de la vision (Inserm-CNRS- Sorbonne Université) à l'origine de ce projet mené par le chercheur Serge Picaud a montré que ce dispositif permettrait d'induire une perception visuelle de haute résolution. Les résultats de leurs travaux sont publiés en ligne dans la revue Nature Biomedical Engineering.

Développé par la société Pixium Vision, ce projet de rétine artificielle vise à aider les patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), maladie oculaire qui représente la première cause de cécité chez les plus de 50 ans, ainsi que les malades souffrant de rétinopathie pigmentaire, une pathologie qui peut progressivement conduire à la cécité.

Le dispositif est constitué d'implants fixés sous la rétine et composés d'électrodes destinés à remplacer les cellules photoréceptrices de la rétine, qui permettent de transformer les signaux lumineux en signaux électriques ensuite transmis au cerveau.

A ce jour, deux modèles de rétines artificielles ont été développés et mis sur le marché : l'Argus II (Second sight, Etats-Unis) et le Retina Implant (AG, Allemagne). "Néanmoins, ces deux entreprises se désengagent petit à petit du marché, notamment parce que le rendu pour les patients n'était pas suffisant pour cibler les patients atteints de DMLA. Les patients parvenaient à voir des signaux lumineux, mais ceux qui arrivaient à distinguer des lettres étaient très minoritaires", explique Serge Picaud dans un communiqué publié sur le site de l'Inserm.

5 patients atteints de DMLA ont retrouvé leur vue centrale grâce au dispositif

L'objectif de cette équipe de chercheurs français était de concevoir une nouvelle prothèse visuelle en restant sur le principe de la rétine artificielle mais en proposant un dispositif plus simple, sous forme d'implant connecté visant à améliorer la résolution des images perçues par l'œil projetées par stimulation infrarouge. 

Son efficacité a été testée en laboratoire sur des primates non humains. L'expérience a démontré que chaque pixel active des cellules différentes dans la rétine. Cette sélectivité se traduit par une très haute résolution. 

Ces résultats encourageants ont mené à un test du dispositif sur cinq patients français atteints de DMLA. "Les premiers résultats indiquent que ceux-ci retrouvent peu à peu une vision centrale. Ils sont en mesure de percevoir des signaux lumineux, et certains peuvent même identifier des séquences de lettres, de plus en plus rapidement au cours du temps", indiquent les chercheurs.

"L'objectif est maintenant de faire un essai de phase 3 chez un groupe plus conséquent de patients atteints de DMLA. Si la rétine artificielle fonctionne chez eux, nous pensons qu'il n'y a pas de raison pour qu'elle ne fonctionne pas chez des patients souffrant de rétinopathie pigmentaire, maladie également liée à la dégénérescence des photorécepteurs", estime Serge Picaud.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?