Espalion. Un pont dit "Vieux" mais qui garde tout son charme

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  • En grès rouge, le Pont Vieux est un des monuments emblématiques d’Espalion.
    En grès rouge, le Pont Vieux est un des monuments emblématiques d’Espalion.
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CORRESPONDANT

Aujourd’hui abandonné aux piétons, le pont a vu la cité se construire autour de lui à partir du IXe siècle.

Jusqu’en 1846, il sera le "pont" d’Espalion. L’inauguration à cette date d’un nouveau pont "neuf" lui vaut aujourd’hui, par opposition, d’être affublé de l’appellation de "Vieux" (même si un troisième pont vient tout juste de voir le jour en aval de la ville pour desservir la rocade) et d’être classé monument historique en 1888.

Il se venge de son abandon à sa manière : il est devenu le monument emblématique de la ville d’Espalion, connu bien au-delà des frontières de l’hexagone, fierté des habitants du cru avec son panorama exceptionnel sur le Lot. Enrichi au XVIe siècle du Vieux Palais, il reste aussi, avec le château de Calmont, le témoin privilégié de l’histoire de la ville.

Sa construction au début du IXe siècle constituera une véritable révolution des moyens de communication et des transports. Jusqu’alors ceux-ci empruntaient l’ancienne voie romaine qui allait traverser le Lot en amont de Perse, et… loin du contrôle des seigneurs de Calmont.

Pour mieux surveiller et surtout exploiter le trafic, ceux-ci décidèrent de construire un pont sur le site de la Grave, là ou les fonds rocheux permettaient d’appuyer dans de bonnes conditions l’ouvrage. Progressivement la nouvelle voie de circulation allait supplanter l’ancienne. Ceci malgré la forte déclivité de la montée de la Calade.

Une enceinte fortifiée

De Perse, le bourg d’origine dont il ne reste plus rien, la population allait progressivement gagner le site d’Espalion actuel. Rue Droite, du Méjane (moyenne) et rue du Plô allaient devenir les axes du nouveau bourg né du pont. Plus tard, un pont roman, entièrement maçonné, remplacera l’ouvrage originel en grande partie en bois.

Ce lieu de passage privilégié allait très vite devenir un site commercial qui ne comptait pas moins de vingt boutiques installées sur le tablier. Les troubles de la guerre de Cent Ans amenèrent à le fortifier et Espalion sera à l’abri des solides portes. C’est au XVIe siècle qu’il sera habillé d’arcs de soutènement semi-gothiques qui lui ont donné son aspect actuel après la suppression du pont-levis devenu inutile.

Étroit, inadapté au nouveau trafic, devenu dangereux, le préfet De Guizard allait initier la construction d’un nouveau pont bien plus large et fonctionnel.

Une véritable révolution pour la ville puisque ce nouvel ouvrage allait, à grand renfort de remblais, contourner l’agglomération par ce qui était alors des jardins et aujourd’hui le boulevard.

Devenue nécessaire pour désengorger la circulation devenue dangereuse avec ses nombreux poids lourds, la construction de la rocade entre les Quatre-Routes et la zone de la Bouysse constitue une nouvelle étape qui ne va pas manquer, elle aussi, d’influencer la géographie de la ville.

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