Football et commotion cérébrale : comment améliorer le suivi médical ?
Au football, chez les professionnels, la survenue d’une commotion cérébrale ne fait pas toujours l’objet d’une prise en charge adaptée. Comment renforcer la sécurité des joueuses et joueurs sur le terrain ?
Dans le monde professionnel du football, les joueurs et joueuses sont exposés à un risque de commotion cérébrale. De quelle prise en charge bénéficient aujourd’hui les athlètes, suite à un choc à la tête survenant pendant un match de compétition ?
Pour le savoir, des scientifiques canadiens* ont visionné 52 matchs de la Coupe du monde féminine 2019 (Fifa). Le nombre de chocs a été relevé, ainsi que les soins prodigués lors de ces incidents et les temps d’arrêts de jeu. Les données ont été comparées à celles obtenues lors des Coupes du monde masculines de 2014 et de 2018, et de l’Euro 2016 (UEFA).
Résultats, « 84% des athlètes femmes et 88% des athlètes hommes présentaient au moins deux signes de commotion après un choc de la tête ». Le temps médian d’arrêt de jeu suite à la collision est de 70 secondes chez les femmes, contre 50 secondes chez les hommes. « Une différence non significative », attestent les chercheurs. « En moyenne, 10 minutes minimum sont nécessaires pour une évaluation globale de la situation. »
Le sujet ne se situe pas du côté des différences hommes-femmes. D’autant que quel que soit le sexe, « le consensus international prévoit que les athlètes victimes de cette blessure bénéficient d’un suivi médical personnalisé », décrit le Dr Michael Cusimano, principal auteur de l’étude. « Et l’autorisation de revenir sur le terrain devrait être donnée par un spécialiste après confirmation que le joueur n’encourt pas de risque. Mais ce n’est clairement pas le cas actuellement. »
Joueurs de substitution et visionnage caméra
Comment alors améliorer la prise en charge des joueuses et des joueurs ? « Il faut donner plus de place à l’assistance vidéo, employer des assistants médicaux indépendants des équipes et prévoir des joueurs de remplacement pour mettre les blessés au repos pendant les soins », avance le Dr Cusimano.
*St. Michael’s Hospital of Unity Health Toronto
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