Villefranche-de-Rouergue : pleins feux sur la colline de Saint-Jean-d’Aigremont

  • Une vue imprenablesur la bastide royalede Villefranche-de-Rouergue.
    Une vue imprenablesur la bastide royalede Villefranche-de-Rouergue. Repro CP - Daniel Bruel
  • Pleins feux sur la colline de Saint-Jean-d’Aigremont
    Pleins feux sur la colline de Saint-Jean-d’Aigremont Repro CP - Daniel Bruel
  • Pleins feux sur la colline de Saint-Jean-d’Aigremont
    Pleins feux sur la colline de Saint-Jean-d’Aigremont Repro CP - Daniel Bruel
Publié le
Centre Presse

La Fondation du patrimoine met en avant le calvaire qui surplombe la bastide royale de Villefranche-de-Rouergue.

Surplombant la célèbre bastide royale de Villefranche-de-Rouergue, sur un éperon rocheux surplombant la confluence de l’Aveyron et de l’Alzou, la colline de Saint-Jean-d’Aigremont est un ancien oppidum gaulois, dénommée "la montagne de l’éternel" des confrères Pénitents, qui culmine à 393 mètres d’altitude.

Des fouilles archéologiques conduites en 1928 puis en 1972 ont mis au jour des vestiges gallo-romains et des sarcophages datant de la période médiévale.

Les premières traces écrites de l’occupation contemporaine du lieu sont transcrites aux archives diocésaines et remontent à 767. Le livre des miracles de Sainte-Foi de Conques mentionne également que le calvaire est une enceinte protohistorique de 8 hectares qui avait la particularité d’accueillir les animaux et les personnes. Il restera à déterminer les limites de cette enceinte.

À l’origine fut érigée une forteresse à double enceinte. Puis un sanctuaire dédié à Saint-Jean- Baptiste en 1281, une annexe de la collégiale Notre-Dame en 1301, avant qu’en 1715, naisse l’ermitage Saint-Jean-d’Aigremont avec la construction de la chapelle du Saint-Sépulcre.

Cet édifice religieux abrite en son sein de précieux ornements, ors sur fond bleu, qui rappellent les symboles de la crucifixion. Le registre des pénitents fait état de l’érection en 1715 de trois croix de bois par le frère Célestin Lacombe. Les croix sont détruites en 1793 ; "sur leurs ruines furent célébrées les fêtes profanes de la révolution" jusqu’en 1807, date à laquelle on dresse trois nouvelles croix.

Jusqu’au début du XXe siècle, chaque Vendredi saint, les Pénitents bleus et noirs empruntaient en procession le chemin de croix qui jalonne l’ancienne voie sur le versant surplombant l’Aveyron puis le promontoire de Saint-Jean-d’Aigremont.

Ainsi, le Christ monumental, érigé en 1926 sur un calvaire devant la chapelle du Saint-Sépulcre, témoigne de la dimension emblématique de ce site patrimonial.

Les feux de la Saint-Jean

L’historien Étienne Cabrol rapporte que les consuls de la ville vont depuis des temps immémoriaux allumer un feu la veille de la fête de Saint-Jean-Baptiste sur la montagne du calvaire. Les feux célébrant le solstice d’été étaient une coutume païenne visant à célébrer le culte du soleil bien avant l’avènement du christianisme.

Cette pratique bien vivante cependant a survécu jusqu’à ces dernières années.

Une association créée en 1993

L’association des Amis du calvaire de Saint-Jean- d’Aigremont a été créée en 1993, née d’une prise de conscience d’un groupe d’amis qui ne pouvait accepter de voir la végétation sauvage envahir la colline de leurs jeux d‘enfants.

L’association se fixait pour objectifs d’entretenir et de restaurer le site et le patrimoine : église Saint-Jean-Baptiste, chapelle du Saint-Sépulcre, leurs ornements et le calvaire qui illumine les nuits villefranchoises.

La rénovation achevée, l’association ne pouvait garder un tel trésor chargé d’histoire sans rechercher l’adaptation des lieux à l’accueil de tous ceux qui souhaitent en découvrir les richesses.

La construction d’une maison d’accueil et de sanitaires au bas de la colline, l’ouverture d’une vitrine de produits locaux et l’aménagement d’une aire de pique-nique devaient en augmenter l’attrait.

L’ensemble de cette réalisation a été soutenu par les aides de la collectivité locale, du conseil départemental, de la Région, de l’État et de l’Europe à qui l’association adresse un grand merci.

"La découverte de notre patrimoine et le recueillement devant sa beauté qui interroge sont indispensables au mieux vivre dans notre société dont la rapidité de son évolution met en péril les valeurs humaines."

C’est dans ce but également que l’association fait vivre régulièrement le site de façon plus festive.

À ce jour, l’oppidum gallo-romain du calvaire de Saint-Jean-d’Aigremont s’inscrit dans le cadre des grands sites du Villefranchois et d’Occitanie. Il enregistre une bonne fréquentation et les produits régionaux trouvent un débouché auprès d’amateurs.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?