Rodez. Yo festival : Vito Yoov, de la Guadeloupe au rap outrenoir de Soulages

  • Vito Yoov, des Antilles à l’outrenoir.
    Vito Yoov, des Antilles à l’outrenoir. repro CPA
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Laurent Roustan

La troisième édition du Yo festival se déroulera les vendredi 6 et samedi 7 mars au Club de Rodez avec des pointures du rap. Et la participation du local de l’étape, Victor, alias Vito Yoov. Portrait.

Victor aime à le dire : "Je suis un vagabond ". Oubliez donc Victor et parlons de Vito Yoov, jeune rappeur ruthénois de 23 ans (le 10 mars prochain), né à Rodez mais qui a passé une partie de sa vie à suivre ses parents, en Guadeloupe surtout, avant de revenir à Rodez faire ce à quoi, finalement, ses voyages l’ont formé : le rap.

Et puis, ça fait une chouette ligne de vie. Surtout la Guadeloupe, "une grande partie de mes racines musicales ", dit Vito. Avec celles de maman qui aimait le bel canto, ou du moins "la musique italienne", et celles de papa qui étaient plutôt rock. Mais il y avait l’esprit du voyage aussi : "Mon père a fait deux fois le tour du monde, ma mère une fois. Vers 2008, il y a eu un gros problème de racisme en France. Alors on est allé en Guadeloupe. Et j’ai grandi comme un Antillais, je parlais créole, j’allais pêcher... Et en même temps, l Guadeloupe, c’est un peu de Kingston et un peu de Detroit, c’est très branché sur les cultures américaines ".

Et donc le rap. "Je suis d’un milieu très populaire, j’ai grandi dans des quartiers sensibles. Et le rap fait partie aussi de cette culture populaire. "

Le rap est venu chez Vito en badant le grand frère. "On veut toujours l’imiter, le grand frère. À l’époque, j’étais dégoûté d’avoir loupé mes examens. Il m’a proposé de rapper sur une instru de Sniper. Et depuis c’est un moyen d’évacuer les frustrations. Dès que j’ai quelque chose sur le cœur, j’en fais une musique."

Lui qui avait commencé à s’intéresser au rap à huit ans, voilà que le rap va le guider à travers les voyages, et la vie. Vito se détache un brin du cocon familial. Il arrête l’école à 16 ans et demi, "et je suis parti en Suisse ramasser du raisin ", et d’autres petits boulots. "Ça m’a donné une motivation, dit Vito. Je suis allé à Toulouse, me former à l’école de la deuxième chance, puis au Greta."

Et le voici revenu à Rodez, à retrouver au final le giron familial, mais bien plus. Avec le Greta, Vitoest en passe de monter sa "boite", Ordalys, un truc d’arts graphiques, de vidéo et de label de musique. En attendant, le volà bien entouré, avec Ronin, un autre rappeur du coin, et Cisco, le beatmaker agitateur du monde musical ruthénois depuis, lui aussi, son retour après avoir parcouru le monde. Au sein de l’association Prodiges et du label Dora Dorovitch. A faire aussi du hip-hop près des gens, " les prisons, les Itep, les soins palliatifs, les lycéens, des publics très différents. On travaille dans le social, on est porteurs de sourires ".

Sourire, oui, parce que Vito a gardé son "identité antillaise : soleil, posé, rhum ". Et qu’il pratique toujours autant. " J’envoie un son, un single, à peu près tous les mois sur les plateformes. Mais tout le temps, durant ce mois, avec des copains, je fais des sons tous les jours. Je n’en retiens qu’un. Tout ça c’est conçu comme un album, même s’il ne reste qu’un titre à la fin. J’essaie d’avoir toujours un côté perfectionniste, avant, quand j’étais gamin, je faisais du charabia."

Mais tout cela aujourd’hui prend un sens aux yeux de Vito. À moins que ça ne soit lui qui donne un sens à tout cela. Jusqu’à habiter la place. Il est redevenu Ruthénois ? rappons sur Soulages : "C’est l’artiste qui représente Rodez actuellement. Et son côté noir lumière allait bien avec ma sensibilité. Le noir est ma couleur préférée... Alors le prochain single s’appellera " Noir lumière ", qui représente Soulages, l’outrenoir. J’ai travaillé le son très moderne, agressif, je ne voulais pas faire un son " prédit " pour ça, mais jouer avec le contraste ".

Ce morceau sera disponible dès le 7 septembre à minuit sur les plateformes, soit à la fin de sa prestation au festival Yo du Club de Rodez, dans lequel Vito Yoov se produit, en première partie de pointures du genre comme Yoshi di Original ou Fanny Polly. La veille, pour la première soirée de cette 3e édition du Yo festival, on aura vu le Toulousain LMA, Riot Pata Negra, et KT Goriqué. En tout cas, Vito est à Rodez, et bien vivant dans son monde.

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