La Mecanic Vallée fait le dos rond avant une reprise compliquée

  • Les ateliers sont à l’arrêt  ou en fonctionnement adapté.
    Les ateliers sont à l’arrêt ou en fonctionnement adapté. Archives Centre Presse
Publié le
François Cayla

L’activité des entreprises des secteurs automobile et aéronautique, notamment, est très perturbée, alors que les perspectives d’après crise sont, pour certains, déjà allarmantes.

La crise sanitaire, c’est pour aujourd’hui. La crise économique, c’est pour demain. Au sein de l’espace Mecanic Vallée, on ne cherche même pas à imaginer ce que vont être ou pourraient être les répercussions industrielles, sociales et/ou financières d’une situation absolument inédite. Le directeur Hervé Danton, "fidèle au poste" dans les bureaux viviézois du cluster qui réunit plus de 200 entreprises, dont une part non négligeable en Aveyron et dans les départements limitrophes, s’attache donc à gérer le présent.

"On ne livre pas des usines fermées"

"Pour l’heure, le secteur automobile est plus ou moins à l’arrêt, explique-t-il. Tout simplement parce que les constructeurs sont pour la plupart à l’arrêt. On ne livre pas des usines fermées. Bosch, Sam, Snam, pour ne citer que ces trois unités, ont donc cessé leur activité. Les petits sous-traitants directs sont également concernés."

Le secteur de l’aéronautique est également impacté, même si, bon an, mal an, une partie des entreprises de la proche région, membres ou pas de la Mecanic Vallée, parviennent à fonctionner de manière aléatoire. Certaines ont arrêté leur production la semaine dernière, à l’annonce du confinement, avant de reprendre une production sensiblement limitée ces dernières heures. C’est le cas de quelques poids lourds, comme Figeac Aéro, Ratier, Lisi Aérospace à Villefranche-de-Rouergue. Avec des adaptations inévitables.

"Passé le vent de panique de la semaine dernière, souligne Hervé Danton, les entreprises se sont effectivement adaptées. Les effectifs sont inégaux en fonction des usines, sachant que certains salariés ont logiquement pu faire valoir leurs droits à la garde des enfants. Jusqu’à présent, sur le terrain du climat social, les retours sont plutôt bons ou neutres. On verra."

Sur ce terrain, on relèvera toutefois que l’initiative de la direction de Bosch, qui a dit en début de semaine vouloir ouvrir des discussions pour la reprise du travail, a été très mal accueillie par les représentants CGT de la société. Ces derniers ont clairement refusé cette perspective. La réouverture du site est désormais programmée au 6 avril. À moins que d’ici là…

Avenir assombri

Cela étant, pour les entreprises de la Mecanic Vallée en activité, les adaptations nécessaires à la crise sanitaire ont été partout mises en pratique selon Hervé Danton. "Toutes les directives sanitaires sont appliquées, que ce soit dans les ateliers, dans les bureaux, dans les toilettes, dans les réfectoires, partout où les gens sont appelés à se croiser, avec des distances à respecter et la mise à disposition de gel hydroalcoolique. À ce jour, nous n’avons eu aucune remontée faisant état d’un salarié touché par le Covid-19."

Si la gestion de l’instant occupe tous les esprits et semble donc à peu près maîtrisée, même si les ajustements sont permanents, l’avenir apparaît dès à présent très assombri. Hervé Danton ne cache pas ses inquiétudes. "On commence d’ores et déjà à réfléchir à l’après. Et franchement, ça fait peur. Quelles que soient les mesures d’aide ou de soutien que pourra prendre l’État, ça ne suffira pas. Les dégâts économiques et industriels risquent donc d’être très importants. Personnellement, je ne suis pas du tout optimiste. Je serais même très inquiet."

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