Les Ehpad, "aujourd’hui, c’est notre priorité"

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  • Les aînés payent un lourd tribut de la « guerre » face au Covid-19.
    Les aînés payent un lourd tribut de la « guerre » face au Covid-19. Archives Centre Presse - José A. Torres
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Mathieu Roualdés

En attendant une vague épidémique à venir, l’hôpital de Rodez travaille en étroite collaboration avec tous les établissements accueillant des personnes âgées.

Une tragédie à huis clos est-elle en train de se nouer derrière les portes fermées des Ehpad ? De nombreux professionnels de santé le craignent, l’impact du Covid-19 dans les maisons de retraite étant alarmant. Et si aucune donnée n’est encore disponible, de nombreux établissements ont déjà fait remonter des chiffres dramatiques, à l’instar de celui de Cornimont, dans les Vosges, déplorant 20 décès sur ses 115 résidents depuis le 3 mars… D’autres Ehpad ont également payé le lourd tribut du coronavirus. L’Aveyron n’est pas épargné, non plus. Cette semaine, une maison de retraite du Sud-Aveyron a été touchée et l’un de ses résidents est décédé au centre hospitalier de Millau. "On l’a accompagné jusqu’au bout, il a été entouré par une équipe médicale formidable", nous a confié le directeur, Didier Bourdon, hier.

« L’inquiétude est tempérée par notre niveau d’organisation »

En attendant la « vague », comme l’a prédit le Premier ministre Édouard Philippe, l’hôpital de Rodez a, hier, souhaité mettre l’accent sur la prise en charge de nos aînés. "Aujourd’hui, c’est notre priorité", a insisté l’infectiologue, Simon Ray. Et à la direction d’expliquer son "plan de bataille", en trois temps : protéger, dépister et traiter. Depuis plusieurs semaines déjà, les 86 établissements du département vivent confinés. Familles, intervenants extérieurs, plus personne n’y entre hormis le personnel soignant. Et, comme nous l’indiquions dans nos précédentes éditions, ce dernier est aujourd’hui testé en priorité, dès l’apparition de symptômes, pour éviter la propagation du virus.

Le dépistage dans les Ehpad est justement LA priorité du moment. Le centre hospitalier Jacques-Puel a mis sur pied une équipe pour réaliser les tests, directement dans les établissements ou bien chez les personnes âgées isolées chez elles. "Aujourd’hui, on doit absolument savoir si le virus est entré dans un Ehpad", précise-t-on, du côté des médecins ruthénois. Pour cela, une collaboration étroite se noue au quotidien entre eux et les établissements aveyronnais. Avec la distribution d’équipements de protection, tout d’abord. Et sur ce point, l’Aveyron des Ehpad n’est pas si mal loti, à en croire l’hôpital. Puis, via des coups de fil quotidiens, dès que suspicion il y a. Et si une vague dans les maisons de retraite venait à arriver, l’hôpital de Rodez se dit prêt à l’affronter. Personne ne sera laissé au bord de la route, assure-t-on. "Nous disposons encore de plusieurs lits, on s’organise tous les jours pour. Et notre inquiétude est tempérée par notre niveau d’organisation", avance l’infectiologue Simon Ray, aux côtés du directeur de l’établissement, Vincent Prévoteau.

Le service médico-gériatrique et sa chef, Danielle Kaya-Vaur, se tiennent également prêts et pourraient d’ici peu ouvrir une unité spécifique pour les patients Covid-19. Histoire de faire face à la vague, au mieux possible. Et ne pas abandonner nos aînés. "C’est notre devoir", rappelle Vincent Prévoteau.

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