Contamination : le traçage met la CPAM en première ligne

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  • Chantal Hurtes et Aymeric Seguinot, directeur de la CPAM, au cœur du dispositif de « Contact Tracing ».
    Chantal Hurtes et Aymeric Seguinot, directeur de la CPAM, au cœur du dispositif de « Contact Tracing ». Repro cpa
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

L’Assurance maladie est au cœur du dispositif de suivi de la chaîne de contamination du Covid-19 et mobilise sur l’Aveyron une brigade de conseillers chargés d’enquêter autour des cas contacts. Explications.

C’était l’une des conditions de la mise au vert des départements : savoir assurer dès la fin du confinement, le dépistage en grand nombre, le traçage des cas contacts et l’isolement des patients qui le souhaitent. L’Aveyron a donné satisfaction dans l’organisation de ce dispositif inédit, piloté par la préfecture avec l’appui de l’ARS et tous leurs partenaires.

Si on connaît un peu mieux désormais le processus de dépistage, le traçage consistant à identifier une possible chaîne de contamination reste plus complexe à appréhender.

Une brigade de 25 conseillers

La maîtrise d’œuvre de ce travail de recherche et d’enquête a été confiée, comme dans les autres départements de France, à la Caisse primaire d’assurance maladie. Celle de l’Aveyron a dû s’organiser en conséquence, le dispositif est opérationnel et fonctionne depuis mercredi 13 mai, date de la publication des premiers décrets d’application.

"Nous avons redéployé à cet effet nos personnels et la brigade sera composée à terme, une fois les formations achevées, de 25 conseillers, mobilisés par roulement de 8 heures à 19 heures, sept jours sur sept, expliquent Aymeric Seguinot, directeur de la CPAM de l’Aveyron et sa collaboratrice Chantal Hurtes, manager départemental "Contact Tracing". Une dizaine de personnes sont ainsi en poste au cœur de la journée. Mais on s’adapte en suivant la charge de travail". Laquelle dépend du nombre de cas confirmés et de la recherche de contacts qui s’impose.

Ces personnels de la CPAM, dûment formés (et notamment au secret professionnel), travaillent en étroite collaboration avec les professionnels de santé, la Carsat, ou encore la MSA et la MGEN, deux autres caisses qui ne dépendant pas du régime général.

Au début de la chaîne, le médecin traitant

Tout le cheminement obéit à un protocole précis, avec en point de départ, le médecin traitant. C’est lui qui reçoit le patient présentant des symptômes, et se voit communiquer le résultat des analyses. Si le patient est positif au virus, il le questionne sur sa relation avec son entourage, collecte les premières coordonnées. Celles-ci seront enregistrées sur un module spécifique. Notons que le médecin sera rétribué 55 € et non 25 par l’Assurance maladie, pour cette consultation Covid et les renseignements qu’il collectera.

Cas contacts et travail d’enquête

Ces premières coordonnées de cas contacts probables remontent donc à la CPAM qui appellera chaque personne concernée pour lui indiquer toutes les démarches. Et remontera également, petit à petit, la chaîne de contamination en élargissant le nombre de personnes ayant été en contact les unes avec les autres. Travail de titan.

"Il faut comprendre ce qu’est un cas contact, la Caisse nationale d’assurance maladie en a établi le principe : croiser quelqu’un dans l’escalier ne relève pas d’un cas contact ; une embrassade, oui. Que les citoyens respectent bien les gestes barrières et l’on n’a pas de cas contact", précise Aymeric Seguinot. On peut donc penser que les personnes "en contact" se connaissent déjà au départ…

Quant à retrouver celles qui seraient ainsi concernées, la CPAM sait pouvoir s’appuyer sur un fichier local considérable, celui des assurés sociaux, le sien comme ceux des autres caisses. Ce qui allège un peu la lourdeur de la tâche.

Anges gardiens

Après cette enquête, le travail n’est pas fini pour autant. En contactant les personnes potentiellement contaminées, la CPAM assure leur suivi avec l’appui de ses médecins-conseils notamment. Et leur donne le numéro de téléphone d’une permanence qu’elles peuvent joindre à tout moment. Les cas qui s’avèrent positifs sont pris en charge le plus possible. Un rôle d’anges gardiens en quelque sorte.

"C’est une véritable dynamique de santé qui est ainsi mise en place, dont l’Assurance maladie n’est qu’un maillon au côté de la préfecture, de l’ARS, des médecins, des établissements…, confirme Aymeric Seguinot. Il faut qu’en retour, les gens acceptent et comprennent l’importance de ce coup de fil à passer, car ce déclaratif est primordial pour ralentir la propagation du virus et la prise en charge précoce des soins dont l’entourage des personnes atteintes du virus, ont besoin".

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