"Never Rarely Sometimes Always": le parcours d'une combattante pour avorter

  • "Never Rarely Sometimes Always" d'Eliza Hittman sortira le 19 août en France.
    "Never Rarely Sometimes Always" d'Eliza Hittman sortira le 19 août en France. CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Publié le
Relaxnews

(AFP) - Autumn a 17 ans et a décidé d'avorter. Dans "Never Rarely Sometimes Always", en salles mercredi, Eliza Hittman filme, sans pathos, le parcours d'une adolescente américaine pour interrompre sa grossesse dans un pays où ce droit est de plus en plus menacé.

Découvert à Sundance avant d'être primé en février au festival du film de Berlin (Grand prix du jury), le film a germé dans la tête de la réalisatrice dès 2012 avec l'affaire Savita Halappanavar en Irlande.

Cette jeune femme indienne est décédée, des médecins ayant refusé d'interrompre sa grossesse alors qu'elle faisait une fausse couche.

"J'ai commencé à faire des recherches sur le parcours des femmes irlandaises se rendant à Londres pendant 24 heures pour avorter",  a-t-elle expliqué lors de la Berlinale. "J'étais frappée par ce voyage que beaucoup de femmes à travers le monde doivent faire".

Un schéma qu'elle a transposé aux Etats-Unis en suivant une adolescente en milieu rural se rendant dans une grande ville, avec la volonté de mettre en évidence "la charge sur les épaules des femmes contraintes de gérer seules ces questions".

"Never rarely sometimes always" suit le parcours d'Autumn (Sidney Flanigan), une lycéenne de Pennsylvanie partie à New York avec sa cousine (Talia Ryder, à l'affiche du "West Side Story" de Steven Spielberg). Un voyage mettant l'accent sur la solidarité féminine, avec des personnages masculins mis à distance, voire occultés.

La scène la plus forte est celle où une assistante sociale interroge Autumn sur d'éventuels abus qu'elle aurait pu subir, selon une échelle allant de "jamais" à "toujours", donnant son titre au film et offrant des résonances avec la question des violences faites aux femmes.

"J'avais écrit un premier scénario en 2013 mais il y avait un manque d'enthousiasme pour ce sujet quand je parlais du film. On était alors sous Obama et circulait une fausse impression de progrès (concernant les droits des femmes)", souligne la cinéaste, remarquée avec "Les bums de la plage" ("Beach Rats"), sorti en 2017.

Les choses ont sans surprise changé avec l'élection de Donald Trump qui, pendant sa campagne, a conquis la droite religieuse en promettant de nommer uniquement des opposants à l'avortement à la Cour suprême. 

Pour décrocher un second mandat en novembre, l'actuel locataire de la Maison Blanche continue de courtiser les électeurs de la droite religieuse en affichant régulièrement son opposition à l'avortement.

"La pertinence et l'urgence du film coïncident malheureusement avec des attaques sur nos droits constitutionnels", constate la réalisatrice. 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?