Soulages-Bonneval. Joël Yvon revient en Aveyron pour interroger en pleine nature

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  • Avec son installation, Joël Yvon interroge notre rapport à l’environnement par le prisme du machinisme agricole.
    Avec son installation, Joël Yvon interroge notre rapport à l’environnement par le prisme du machinisme agricole. O.C.
Publié le , mis à jour
Olivier Courtil

Il a mis sur pied l’exposition "plein champ" visible chez capou à Soulages-Bonneval.

Tout est lié. L’homme est connecté à la terre comme à tous les éléments. Pour en jouir comme pour appréhender le monde, Joël Yvon est un artiste protéiforme, plasticien, musicien, peintre. Avec des racines de Coubisou, il a grandi à Marseille. "Je venais en Aveyron pour les vacances d’été." Une école buissonnière comme un grand écart "entre la ville la plus dense de France et la faible démographie Aveyronnaise" qui questionne forcément sur la place de l’homme, de la machine, du progrès, de la modernité. Ce questionnement, dans la tête de Joël Yvon depuis dix ans, a pris la forme de l’exposition "Plein Champ" qui accumule les machines agricoles sur le toit panoramique du grenier de Capou avec qui une amitié s’est nouée, pour faire réfléchir, ouvrir au dialogue entre les générations. "Il y a deux ans, je cherchais un champ et en passant par hasard, j’ai parlé à Raymond (Capoulade alias Capou, donc, NDLR) et son écomusée faisait écho au projet d’une collection par la passion, la logique du lieu." Le joli bois de Capou s’est imposé comme une évidence. Avec l’espoir de faire tomber les (gestes) barrières, en toute humanité. Les scolaires découvriront ce lieu d’échanges au printemps prochain. Car cette exposition, forcément expérimentale, a pour but de devenir un rendez-vous annuel. Un appel est lancé aux paysans pour vider leurs greniers et amener leurs charrues brabants, râteleuses et autres astripateurs (actuels brise-mottes). Et Joël Yvon par le biais de son association Map (Mutuelle artistique de production) qui porte le projet, annonce les venues l’an prochain de Christoph Schneider et de l’anarchitecte Richard Greaves ainsi que la réalisation d’un film agrémenté de témoignages de paysans. "La page est tournée à Marseille où j’ai travaillé l’art contemporain urbain et en intérieur. Là je travaille sur le dehors pour interpeller, réconcilier." Mettre en valeur le savoir-faire des paysans. À 58 ans, une nouvelle aventure commence pour lui, comme l’a dépeint Baudelaire : "Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde." Plein Champ se veut donc collaboratif, en donnant la parole, interroger, ce qui serait le propre de l’homme, non ? La pente douce qui mène aux machines, entend déjà ralentir le temps, ce quotidien qui fait tant de mal, plus que jamais en milieu rural. "Les Aveyronnais ont de l’or dans les mains et leur territoire préservé" conclut cet écologiste engagé. Il ne faudrait pas le gâcher comme le port masque en donne hélas la triste réalité. Reste à chacun de s’éveiller. En pleine conscience. Cette exposition se veut ce champ d’exploration.

Contact au 06 87 25 07 81.

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