Rodez. Médéric Combettes, un homme de bulles

  • Avec Sinrise, Médéric Combettes se joue des codes de la bande dessinée classique avec originalité.
    Avec Sinrise, Médéric Combettes se joue des codes de la bande dessinée classique avec originalité. MC
Publié le
Aurélien Delbouis

Jeune pousse de la BD, le Ruthénois vient de publier le tome 3 de "sinrise", la série d’aventure qui scelle définitivement sa naissance artistique.

Avec la rigueur d’un métronome, le monde aveyronnais de la bande dessinée produit à intervalles réguliers quelques pépites qui brillent de tout leur talent. Dans la lignée des Bec, Maury, Croci, la dernière pousse en date se nomme Médéric Combettes.

Originaire de Rodez et aujourd’hui installé à Toulouse, le trentenaire vient de publier le tome 3 de Sinrise, "une BD d’action matinée de gore" qui suit les aventures "vampiriques" d’Evan et de Jack Williams, un chasseur de primes aussi louche que les créatures qu’il poursuit.

"J’avais ce projet en tête depuis très longtemps mais j’ai préféré attendre d’être, disons, plus mûr pour le sortir. Je n’avais pas envie de l’exposer trop tôt à la critique." C’est pourtant la critique – assez élogieuse à son égard – qui a fait de lui l’auteur qu’il est aujourd’hui.

"J’ai gagné un concours BD en 2016. Le premier prix était un contrat d’édition qui m’a permis de produire mon premier album : à partir de là, j’ai commencé à envisager le fait de vivre, peut-être, de ma passion."

Si ce n’est pas encore le cas – il travaille dans une société de fournitures de bureau – le jeune auteur a toutes les cartes en main pour y parvenir… et un pedigree qui plaide sérieusement en sa faveur.

Diplômé de l’École européenne supérieure de l’image (ÉESI), une des rares en France à proposer un cursus pleinement dédié au neuvième art, ce fan absolu de manga japonais a validé son master avec gourmandise. "J’ai eu cette chance. Je suis d’ailleurs très reconnaissant envers mes parents. Ils m’ont toujours encouragé à réaliser mon rêve alors que la plupart du temps, c’est plutôt l’inverse qui se produit. J’ai rencontré beaucoup de bons dessinateurs qui n’ont pas eu ma chance."

Lui a toujours baigné dans cet univers. "J’ai grandi en trois phases : j’ai commencé avec Picsou Magasine, Mickey Parade… En grandissant je suis passé à la bande dessinée franco-belge, Astérix, Gaston Lagaffe, Lucky Luke… J’ai ensuite découvert les mangas, les comics", rembobine le trentenaire, par ailleurs grand cinéphile. "J’adore De Funès, Bourvil, Chaplin… Le cinéma d’horreur, les histoires de vampires… Tout ça est venu plus tard."

Pas étonnant ainsi de retrouver ces influences dans le dessin du Ruthénois qui se joue des codes avec originalité. "J’ai un style plutôt classique dont je m’éloigne un peu en dessinant par exemple de grands yeux, d’inspiration manga, à mes personnages. Cela me permet de travailler davantage leur expressivité. C’est très important pour moi."

Hommage à l’Aveyron

Après le tome 3 de Sinrise, qui en appelle évidemment d’autres – "j’ai bien encore 5 tomes dans la tête" –, le dessinateur collabore sur un autre projet : "une histoire de vengeance entre des tueurs à gage au Mexique." Il espère aussi rendre "une sorte d’hommage" à l’Aveyron d’antan. "Mon grand-père, 92 ans, est un conteur né. Il m’a raconté son histoire, sa jeunesse sous l’occupation au Viala-du-Tarn, qui n’était pas véritablement celle que l’on peut retrouver dans les livres. J’aimerais travailler cette matière."

En attendant, Médéric poursuit son rêve éveillé dans le monde cruel de la bande dessinée qui pourrait se résumer ainsi : "beaucoup d’appelés mais peu d’élus." "Il y a énormément de jeunes auteurs, c’est certain. Il faut cravacher pour imposer son travail, se faire connaître. C’est parfois très déconcertant. Mais je crois vraiment à mon projet et la plupart des auteurs, connus ou moins connus, sont finalement très bienveillants. Ça vaut le coup de s’accrocher."

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