Rodez : la convivialité n’est pas bien dans son assiette

  • Monotonie d’automne à l’heure du déjeuner : sachet, sourire masqué et télétravailler.
    Monotonie d’automne à l’heure du déjeuner : sachet, sourire masqué et télétravailler. repro cpa
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Olivier Courtil

Les salariés du Piton peuvent compter sur la vente à emporter pour déjeuner mais le moral est en berne.

Midi, mercredi 4 novembre, les bancs du jardin public sont vides. Le soleil est pourtant à son zénith mais le confinement a raison des quelques marcheurs. "Les gens vont d’un point A à un point B", résume en ce sens un restaurateur. La convivialité en prend ainsi un sacré coup. C’est ce qui marque l’incontournable Riri de "L’hôte antique" en haut de l’avenue Victor Hugo. "Le métier me plaît pour l’échange, la convivialité. Certains clients parlent de leur cueillette de champignons, d’autres de l’actualité, il y a beaucoup de fidèles, on se connaît tous." Une grande famille qui ne peut plus se réunir. En petite fil indienne espacée pour respecter la distanciation, les habitués comme Patrick viennent chercher leur repas. Pour le manger où ? Au bureau. Presque tous disposent d’un bureau. Ce n’est pas le cas de deux salariés d’une enseigne de téléphonie qui se retrouvent à manger sur leur lieu de travail. Le temps est long. "On se retrouvait avant à table au restaurant, cela coupait la journée, ce n’est plus le cas mais on n’a pas le choix, faut faire avec." S’adapter malgré soi. Et le port du masque se charge de dissimuler le moindre sourire. La perte de convivialité s’accompagne du mois de novembre peu propice à la chaleur humaine. La gaieté ne se retrouve évidemment pas dans le chiffre d’affaires. Place de la Cité, on cherche les deux, la convivialité et l’argent, les clients tout simplement. Pourtant Mirel avec ses empanadas s’avère le lieu idéal pour manger sur le pouce sous les coups de midi. "On travaille très peu. La présence des militaires (depuis lundi des légionnaires sont déployés suite aux attentats d’octobre, NDLR) ajoute à la morosité. On n’a pas de perspective. Certains envisagent de fermer. Je m’interroge à ouvrir aussi le soir mais pour quoi faire ?"

Télétravail, la sale affaire

La vente à emporter est loin de combler la perte du chiffre d’affaires, sans parler des charges reportées. "On va essayer de sauver la boîte", résume Hind, du Cèdre, sur le tour de ville. Et Riri de redouter aussi l’évolution du marché du travail. "Je crains que les gens prennent l’habitude du télétravail et ne reviennent pas." C’est morne plaine sur le piton et le rayon de soleil vient du KMJ sur l’avenue Victor-Hugo. "Oui ça marche bien, on est content." Une exception dans un océan de doutes lié à une situation inédite dramatique qui risque de (trop) durer. "Les charges ne sont que reportées, je ne sais pas comment on va faire". Clients comme restaurateurs vivent au jour le jour. À l’image de deux salariées déjeunant, non pas sur l’herbe, mais sur la place de la Cité flambant neuve pour manger leurs sandwichs. "On ne peut pas manger au travail car il n’y a pas d’espace alors on déjeune dehors." Et s’il pleut et fait froid ? "On prendra un parapluie !" Ouvrir son parapluie n’a jamais été autant de circonstances.

50

Le nombre de restaurateurs recensé par l’office de tourisme. Une liste non exhaustive car évolutive, à consulter sur rodez-tourisme.fr

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