Le Club et Station A unis pour verdir Rodez

Une soixantaine de votes tout au plus : au final, c’est ce qui a séparé les deux dossiers aveyronnais arrivés à la 2e et à la 3e place dans la course à l’appel à projets initié par la Région autour du thème "Montagnes d’Occitanie, terres de vie et d’innovation". Un tout petit écart de votes au détriment de "Ma petite ferme dans la ville", le projet porté conjointement par Oc’Live et Station A. Les deux ex-associations ruthénoises (entre-temps Station A a modifié sa raison sociale et ses statuts pour devenir un Ric, NDLR) avaient donc initialement manqué de peu la sélection de la Région. Sauf que leur projet sera finalement repêché au motif qu’il est le seul à être porté par deux associations bien distinctes et surtout, que les 1,7 M€ de crédits mobilisés dans cet appel à projets n’ont pas tous été consommés.

" C’était notre jour de chance", analysent après coup Chloé et Aurélia, chevilles ouvrières du projet. Officiant respectivement au tiers lieu Station A et à Oc’Live les deux jeunes femmes ont été véritablement "emballées" par cette participation au développement d’un projet commun. D’autant plus qu’il leur permet de défendre et de mettre en avant des valeurs de partage et une certaine philosophie de vie plus en adéquation avec la nature. Des thèmes auxquels elles adhérent complètement.

Le projet défendu par Station A et Oc’Live consiste en la réalisation d’une ferme pédagogique dans l’enceinte des haras (rue Eugène-Loup), ainsi que d’un espace de maraîchage sur un terrain couvert de ronces de 250 m2 à l’arrière du Club.

"Se reconnecter à la terre"

" À travers cette ferme pédagogique, notre ambition c’est de pouvoir y accueillir les enfants des écoles de la ville, explique Chloé avec enthousiasme. La campagne et ses animaux ne sont pas loin, pourtant, de nombreux gamins ruthénois ont rarement l’occasion d’y mettre les pieds. Avec ce projet on va leur apporter la campagne à la maison. Ici, ajoute-t-elle en pointant l’endroit où devrait bientôt se matérialiser cette ferme, les enfants vont pouvoir se reconnecter à l’essentiel, c’est-à-dire, la terre, les animaux, la nature quoi. Au haras, on dispose d’un espace assez remarquable pour mettre en place tout cela", conclut la jeune femme dans un sourire.

Du côté d’Oc’Live, l’ambition est de transformer en potager les 250 m2 de friche à l’arrière du Club. "On va également y installer un poulailler", coupe Aurélia qui est également chargée de la communication au Club. "Les gallinacées se régaleront des épluchures des légumes fraîchement cueillis au potager, cela réduira nos déchets et en plus elles nous donneront de bons œufs", précise Aurélia qui semble avoir déjà pensé à tout. "Des produits qui ont vocation à enrichir la table des artistes et bénévoles qui viennent manger durant les résidences ou les soirs de concerts", poursuit-elle.

Pour lancer leur projet respectif la Région leur a octroyé une subvention de près de 80 000 €. Cela ne devrait pas être suffisant au regard des ambitions de chacune. "Pour bien faire, il faudrait un petit tracteur, mais aussi une grande serre, des outils de jardinage", énumèrent-elles en guise d’exemple. "On a de quoi commencer. Maintenant il faut des volontaires, du courage et beaucoup d’huile de coude", concluent-elles en étant pleinement conscientes du travail qui les attend, mais malgré tout pressées de mettre les mains dans la terre.