Kamel Chibli : "Être en action plutôt qu’en réaction"

  • Kamel Chibli, élu du conseil régional en charge de l’Éducation, de la Jeunesse et du Sport.
    Kamel Chibli, élu du conseil régional en charge de l’Éducation, de la Jeunesse et du Sport. M.E.
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Centre Presse Aveyron

Kamel Chibli, vice-président du conseil régional en charge de l’Éducation, de la Jeunesse et du Sport, a dévoilé le contenu du nouveau plan d’aide destiné à certains des clubs d’Occitanie pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire.

La crise sanitaire se prolongeant (et, du fait de l’apparition des variants, s’aggravant), la Région a décidé de mettre une nouvelle fois la main au portefeuille pour aider les acteurs d’un monde sportif au ralenti ou à l’arrêt depuis octobre, quelques mois après avoir déjà débloqué une enveloppe d’un million d’euros destinée à "accompagner les clubs des treize départements qui avaient connu le plus gros manque à gagner du fait de l’absence de saison printanière, avec tout ce qu’elle implique, comme les tournois etc.", selon les termes employés par Kamel Chibli, septième vice-président en charge de l’Éducation, de la Jeunesse et du Sport.

"Aujourd’hui, nous avons décidé d’ajouter 500 000 euros dans le cadre de l’aide aux clubs, poursuit-il. Cette somme est destinée à ceux qui sont les plus touchés par la crise, à savoir ceux qui ont minimum un salarié, à temps partiel ou plein, et qui font donc face à des charges incompressibles. Il s’agit d’une aide au retour, l’idée étant d’être en action plutôt qu’en réaction ; la réaction intervient après la crise tandis que là, nous anticipons un retour possible à la normale."

"Fusée à trois étages"

Cette anticipation s’est manifestée, depuis plusieurs semaines, au travers des rencontres que l’élu régional a organisées avec l’ensemble des représentants des différentes disciplines, afin d’avoir "des remontées précises de leur part au sujet des difficultés et problématiques auxquelles ils font face".

"Certains clubs ont perdu 30 %, voire 100 % de leurs licenciés. Le sport en salle, par exemple, est à l’arrêt depuis un an pratiquement et les parents, forcément, n’ont pas repris de licence pour les enfants. Or, il faut tout faire pour que ces jeunes, mais aussi les bénévoles, car c’est une autre source d’inquiétude, reviennent au sport. Si demain, nos clubs sont menacés parce qu’ils n’ont pas assez de licenciés ou de bénévoles, tout un pan de la société sera en danger", alerte celui qui, face à ce redémarrage dont il estime qu’il sera "très, très compliqué", a élaboré un plan qu’il a, symboliquement, présenté sous la forme d’une "fusée à trois étages".

"Le premier, c’est le fonds d’urgence qui a déjà été mis en place dans le but de limiter la casse et d’éviter que certains clubs mettent la clé sous la porte, détaille-t-il. Le deuxième, c’est cette préparation au retour et la gestion des problématiques auxquelles font face les clubs, surtout les petits, qui nous ont alertés sur des sujets tels que la gestion des subventions ou la mise en place d’un mécénat, qui étaient étrangers ou obscurs pour eux. Dans cette optique, nous avons publié un guide intitulé "Entre adaptation et évolution", qui contient tout un tas d’informations pratiques et constitue une véritable boîte à outils pour les 17 000 clubs de la région. Enfin, le troisième étage concerne la formation des bénévoles. L’idée est de former à distance tous ceux qui le souhaitent. Prenons l’exemple du trésorier d’un club de basket ou de handball d’Onet-le-Château. Il est bénévole, actif ou retraité, a accepté le poste mais ne maîtrise pas tous les aspects de sa mission sur le plan comptable. Pour l’aider, nous mettons en place 1 500 modules, soit 200 formations à disposition, de façon gracieuse. C’est quelque chose d’absolument indispensable."

 

Jean-François Angles : « Une bonne chose »

Jean-François Angles, président du comité départemental olympique et sportif, s’est félicité du déblocage de cette aide de la part du conseil régional.
« L’intérêt est de rassurer les clubs ayant un ou des salariés dans la perspective de la reprise, confie-t-il. Il y a une urgence les concernant, pour éviter qu’ils se retrouvent, du fait d’un contentieux lié à un licenciement et des indemnités que cela engendre, en danger et soient peut-être amenés à une liquidation totale. Étant donné que la majorité des clubs a une trésorerie relativement tendue, cela fait des années que je leur dis, sans être le seul à le faire, qu’ils doivent avoir au moins trois ans d’exercice devant eux en réserve. Du fait des confinements et de leurs charges de gouvernance, ils ont dû puiser dans leurs économies, et cette enveloppe va être intéressante dans l’optique de compenser ce qu’ils ont dépensé pour survivre. Ceux qui en bénéficieront auront un peu plus la tête hors de l’eau vis-à-vis de leurs collaborateurs. C’est une bonne chose, car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que le côté entreprise ; il y a un aspect sentimental qui fait que ce serait un déchirement, pour certains dirigeants, de se séparer de leurs collaborateurs. J’espère que cette aide va leur permettre de préparer la future reprise tranquillement. »

 

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