Villefranche-de-Rouergue. Villefranche : attirer les pigeons pour mieux les réguler

  • H. Barbereau, de Pigeon contrôle, et J.-M. Bugarel, conseiller municipal condition animale. H. Barbereau, de Pigeon contrôle, et J.-M. Bugarel, conseiller municipal condition animale.
    H. Barbereau, de Pigeon contrôle, et J.-M. Bugarel, conseiller municipal condition animale. Photo MCB
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Installation d’un pigeonnier dans le clocher de la collégiale avec 150 nichoirs pour lutter contre la surpopulation de ces oiseaux.

C’est une question non seulement de cadre de vie et de propreté puisque les fientes envahissent les rues et génèrent des odeurs nauséabondes mais aussi de salubrité publique car les pigeons peuvent transmettre sept maladies à l’homme dont la grippe aviaire. Aussi la municipalité, après avoir déjà mis en place un pigeonnier au théâtre de verdure début janvier, vient-elle d’en faire installer un autre dans le clocher de la collégiale. Le patrimoine bâti de la ville souffrant aussi beaucoup de leur présence. Et un troisième devrait suivre car la Bastide est devenue un abri royal pour cette population.

"On en dénombre entre 4 000 et 7 000. Ce sont de très beaux pigeons bien gras car ils sont bien nourris. Ils vont chercher leur nourriture dans la campagne environnante et reviennent en centre-ville pour nicher. Le réchauffement climatique et le confinement humain ont aussi accéléré leur reproduction", explique Jean-Marie Bugarel, conseiller municipal, délégué à la condition animale. Une belle qualité de vie somme toute pour ces volatiles.

Deux œufs de pigeon toutes les 10 semaines

"Les abattre ne résoudrait pas le problème car ils se relogeraient et continueraient à se multiplier", ajoute l’élu. Il s’agit donc de réguler leur population en douceur, en leur fournissant un abri où ils auront envie de nicher pour ensuite mieux contrôler et maîtriser les naissances. Car un pigeon a une durée de vie de cinq à sept ans et la femelle pond en général toutes les dix semaines. C’est la société Pigeons contrôle, de Castejaloux, spécialiste en la matière, intervenant auprès de nombreuses autres municipalités, qui construit ces pigeonniers. Leurs techniciens passent ensuite très régulièrement pour "claquer les œufs" afin qu’ils n’éclosent pas. Il ne s’agit pas de tuer tous les œufs mais de réguler les naissances. Les oiseaux sont bagués et une comptabilité très stricte est observée. Ces pigeons vont donc bénéficier d’un gîte bien adapté avec des sortes d’alvéoles qu’ils n’auront plus qu’à façonner à leur manière pour y nicher. Le premier pigeonnier compte 300 nichoirs et dans ce dernier on en dénombre 150. Mais toutes ces mesures de régulation ne fonctionneront que si les habitants de la Bastide ne laissent pas leurs fenêtres et lucarnes ouvertes. Les propriétaires doivent faire l’effort de vérifier leurs immeubles. "Car si des pigeonniers sauvages perdurent, notre action sera malheureusement inefficace", insiste l’élu.

"Il faut absolument protéger également les rebords des fenêtres, les avant-toits, les retours de poutres avec des piques à pigeon, par exemple, distribuées par les services techniques", reprend le même. La municipalité précédente avait introduit un couple de faucons, prédateurs de pigeons, installé lui aussi dans le clocher de la collégiale, mais leur présence est loin d’avoir été déterminante. L’action de la société à Pigeons contrôle est chiffrée à 7 200 euros et la municipalité a décidé de consacrer un total de 25 000 euros à ce problème environnemental.

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