Covid: la France en vacances sous la menace des variants

  • La campagne de vaccination quant à elle accélère et a bénéficié samedi du renfort du tout nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver mais dont l'usage est limité aux moins de 65 ans.
    La campagne de vaccination quant à elle accélère et a bénéficié samedi du renfort du tout nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver mais dont l'usage est limité aux moins de 65 ans. OLIVIER CHASSIGNOLE / POOL / AFP
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Relaxnews

(AFP) - La France est toujours sous la menace des variants du coronavirus, qui pourraient faire perdre à nouveau le contrôle de l'épidémie de Covid et forcer au reconfinement, alors que les vacances d'hiver ont débuté dans un climat morose.

"Tout se jouera sur notre capacité à contrôler la progression du variant anglais. C'est désormais lui qui donne le la, et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant", avertit ainsi l'épidémiologiste Arnaud Fontanet dans un entretien au Journal du dimanche.

Ce désormais fameux variant était responsable de 3,3% des nouvelles contaminations en France début janvier, et de 14% à la fin du mois.

"Si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30-35% à la mi-février et le nombre d'admissions à l'hôpital sera alors autour de 2.000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars", avance ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l'exécutif.

Une projection que confirment les estimations réalisées pour le JDD par Philippe Amouyel et Luc Dauchet, respectivement professeur et maître de conférence en santé publique au CHU de Lille.

D'après leurs projections, le "plateau" actuel dans les contaminations va durer "probablement un petit peu au-delà de mi-février et puis ensuite à partir de fin février/début mars, on voit que la course exponentielle du nouveau variant va prendre le dessus", a détaillé le Pr Amouyel sur BFMTV.

Le nombre de contaminations quotidiennes reste en effet pour l'heure sur un plateau élevé, fluctuant entre 20.000 et 26.000 depuis janvier. Il était samedi de 20.586 cas confirmés en 24 heures, avec un taux de positivité inchangé à 6,6%.

La pression hospitalière s'est également stabilisée cette semaine un peu sous les 28.000 malades hospitalisés (27.327 samedi). Et 3.215 personnes dans un état grave se trouvaient samedi en réanimation. Lors des précédentes vagues, le nombre de patients en réa avait atteint 7.000 au printemps et 4.900 à l'automne.

Côté bilan, la maladie a tué 78.794 personnes depuis le début de l'épidémie (+191 en 24 heures).

- "Pas un client" -

La campagne de vaccination quant à elle accélère et a bénéficié samedi du renfort du tout nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver mais dont l'usage est limité aux moins de 65 ans.

Mais avec un peu plus de 1,8 million de personnes ayant reçu au moins une première dose de vaccin vendredi, les spécialistes ne comptent pas encore sur la vaccination pour enrayer rapidement l'épidémie.

L'exécutif a toutefois fait le choix, le pari selon certains, de ne pas reconfiner le pays. Il compte sur le maintien d'un strict couvre-feu à partir de 18H00 sur l'ensemble du territoire et sur les vacances qui ont commencé samedi dans les premières académies --avec de moindres interactions sociales et la fermeture étalée des écoles jusqu'au 8 mars-- pour que la situation reste sous contrôle.

Le gouvernement a également insisté sur le recours au télétravail, qui est en recul alors que de nombreuses enquêtes indiquent que le confinement est mal vécu par une part de plus en plus importante de la population.

Le maintien des restrictions prolonge en tout cas le marasme pour le secteur du tourisme, notamment les sports d'hiver.

"D'habitude, le premier samedi des vacances, ça grouille de monde", constatait samedi un agent de la SNCF dans une gare de Grenoble quasi-déserte, devant laquelle se désolait Alain, chauffeur de taxi: "Depuis ce matin, pas un client".

Les Antilles françaises, autre destination phare de l'hiver, vivent elles "un véritable effondrement", se désole Patrick Vial-Collet, président de la CCI de Guadeloupe. Depuis le 2 février, il faut un "motif impérieux" pour se rendre dans les îles françaises des Caraïbes, un séisme pour le tourisme local, confronté à une cascade d'annulations.

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