Rachid Khimoune prélève la peau des villes et sculpte le monde

  • Rachid Khimoune prélève la peau des villes et sculpte le monde.
    Rachid Khimoune prélève la peau des villes et sculpte le monde. Reproduction Centre Presse - Antonin Kéülian Kallouche, Rachid Khimoune
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    Rachid Khimoune prélève la peau des villes et sculpte le monde. Reproduction Centre Presse - Antonin Kéülian Kallouche, Rachid Khimoune
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    Rachid Khimoune prélève la peau des villes et sculpte le monde. Reproduction Centre Presse - Antonin Kéülian Kallouche, Rachid Khimoune
Publié le
Joël Born

Le peintre sculpteur Rachid Khimoune est né à Decazeville en 1953. il a passé sa petite enfance à Boisse-Penchot, où sa famille d’origine kabyle, s’était installée. ses œuvres sont aujourd’hui exposées dans de nombreux pays. juste retour des choses pour celui qui sculpte le monde après avoir prélevé la peau des rues des villes qu’il découvre.

Son œuf de dinosaure, imposante pièce en bronze de 650 kg, est exposé depuis plusieurs semaines sur la place du Louvre, à Paris, où l’on peut l’admirer jusqu’au 28 mars. "A quelques jours de Pâques", s’amuse Rachid Khimoune, dont les sculptures sont aujourd’hui exposées dans le monde entier.

Juste retour des choses, a-t-on envie d’écrire, pour cet artiste, natif de Decazeville, qui prélève la peau des rues, comme il dit, des villes qu’il découvre sur tous les continents. Sa marque de fabrique en quelque sorte. Son écriture artistique. Sa signature. Voilà des années que Rachid Khimoune réalise aux quatre coins de la planète des moulages de plaques d’égouts, de grilles d’arbres, de compteurs d’eau, de gaz, d’électricité…

Sous bien des latitudes et dans presque toutes les langues du monde. Des morceaux de cette peau urbaine, nulle part identique, que l’on retrouve ensuite dans nombre de ces sculptures. "Tout ce qui amène la vie est souterrain, c’est un peu comme le corps humain", résume l’artiste, diplômé des Beaux-Arts de Paris, à l’âge de 21 ans. "En théâtralisant une partie de mon travail, et en allant à la rencontre des gens, j’ai pris la rue comme travail d’écriture. On appelle les plaques d’égout des regards. Cela me rappelle aussi le regard des autres, pendant la guerre d’Algérie…"

Donner du sens à son art

"Savoir peindre ou dessiner, c’est une chose, donner du sens à son art, c’est autre chose, lâche l’artiste. On ne cherche pas on trouve disait Picasso. Après, où va-t-on ? On doit composer, en sortant des sentiers battus, en essayant d’apporter son propre vocabulaire. Je suis bien dans mes bottes et je suis convaincu que je construis une œuvre cohérente. En art on ne triche pas…" Avant de se tourner vers la sculpture, Rachid Khimoune a d’abord pratiqué la peinture. C’est d’ailleurs parce qu’il voulait "dessiner comme Léonard de Vinci", que le jeune Decazevillois, devenu banlieusard parisien, s’est orienté vers les Beaux-Arts. Avec le soutien de "parents aimants".

Ses racines decazevilloises, Rachid Khimoune ne les a jamais oubliées. Bien au contraire. "On a des racines, une histoire, c’est ce qui fait notre force… C’est un peu comme les Enfants du monde, je les ai arrachés à cette terre qui nous porte…"
De son enfance dans le Bassin, il en garde quelques souvenirs émus. Et des odeurs. Comme celles de la briqueterie, où son père travaillait la nuit, après sa journée à l’usine Vieille-Montagne. Des odeurs qu’il retrouve lorsqu’il fond le métal de ses sculptures. Rachid Khimoune a d’ailleurs eu sa propre fonderie pendant 5 ans. "Quand mon père me rendait visite, il était un peu désabusé de me voir en bleu de travail…"

Son œuvre est d’une grande richesse et d’une belle diversité. Pourra-t-on voir un jour une exposition de Khimoune en Aveyron, à Decazeville ou, pourquoi pas, au musée Soulages, à Rodez ? C’est son souhait le plus cher. Et l’artiste aux multiples facettes d’espérer que l’une de ses sculptures puisse prendre place à demeure en terre decazevilloise. Cette terre de labeur qui l’a vu naître.

Né à decazeville

Rachid Khimoune est né à Decazeville en 1953. Il a passé sa petite enfance dans la petite cité ouvrière de Boisse-Penchot, sur les bords du Lot, avant de grandir en région parisienne, dans la plaine Saint-Denis, où ses parents s’étaient installés, après avoir quitté l’Aveyron et le Bassin, à la fin des années 50. Il a aménagé son atelier dans une partie des remparts du fort d’Aubervilliers et il se bat d’ailleurs pour sauvegarder cette couronne verte, dans le cadre du vaste projet d’aménagement du Grand Paris. Depuis 1991, et leur rencontre à Chartres, il partage sa vie et « la passion de la vie » avec l’écrivain, productrice, animatrice de radio et de télévision, Ève Ruggieri.

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