Maurice Subervie : "Je suis au paradis dans le Vallon"

  • Maurice Subervie : "Ce département  donne envie  de s’impliquer pour lui".JAT
    Maurice Subervie : "Ce département donne envie de s’impliquer pour lui".JAT
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Aurélien Delbouis

Photographe passionné et passionnant, éditeur et aujourd’hui organisateur du festival Phot’Aubrac attendu cet été, Maurice Subervie a révolutionné l’univers suranné de la carte postale, convaincu de la beauté du monde. Entre la Grèce, sa terre d’élection et le Vallon de Marcillac, le Ruthénois nous dévoile un peu de "son Aveyron". Rencontre.

Un lieu emblématique

Pour moi, c’est celui dans lequel je vis. Déjà parce que je l’ai choisi. Je suis né à Rodez et j’habite à deux pas, dans le Vallon de Marcillac. J’adore ce lieu pour des tas de raisons, un pays de vignobles, celui des comtes de Rodez à une autre époque et à ce titre très riche. On retrouve ainsi une architecture très intéressante, de beaux matériaux. Il y a aussi, comme c’est souvent le cas dans ces territoires de vignes, un plaisir de vivre, de profiter des choses de la vie. Pour moi le Vallon, c’est un endroit dans lequel j’ai toujours autant de plaisir à vivre.

L’endroit idéal où se ressourcer

J’aime beaucoup l’église de Saint-Austremoine, pas tant pour l’église en elle-même, mais pour tout cet environnement remarquable, à deux pas de chez moi !

Un rituel immuable

Tout est lié. J’ai toujours plaisir à partir en randonnée, à pied ou à VTT, depuis chez moi. J’ai cette chance de ne pas à avoir à charger mon vélo dans la voiture pour trouver une balade. Il y a près de chez moi une infinité de parcours, tout aussi remarquables les uns que les autres, que j’ai toujours plaisir à découvrir ou redécouvrir. Entre le Rougier, le Causse Comtal… J’adore les chemins de ce causse, bordés de murs de pierres, sans doute centenaires, m’arrêter pour contempler ce pays… Des émotions simples dans un pays qui en regorge ! Les gens avaient, on le sent encore aujourd’hui, un souci constant de la nature, un respect qui est très touchant ici.

Un souvenir particulier, une anecdote

Elle est assez dramatique… Je pense à l’effondrement, en 2007, de la cascade de la Roque, tout près de Saint-Austremoine. Une cascade majestueuse, un endroit extraordinaire qui avait déjà englouti une famille entière, le soir de la fête des vendanges, il y a de ça 400 ans, je crois. Depuis, l’eau, ici très calcaire, avait donné lieu à la création d’un rideau de stalactites derrière lequel on pouvait passer. J’ai des souvenirs extraordinaires. J’étais très attaché à ce lieu, à son charme fou. Mais le poids de cette boule de tuf a finalement tout emporté sur son passage, sans un bruit, dont un petit pont, une merveille d’architecture.

Une conviction

L’Aveyron est probablement un des départements français qui a le plus d’atouts, justement parce qu’il a gardé cette authenticité. Il est donc impératif à mon sens de préserver ces atouts en privilégiant la culture, le respect du patrimoine, de l’environnement. Éviter de tout bétonner !

Une personnalité

Je ne verse pas vraiment dans le culte de la personnalité… Sans compter que ma mémoire, me fait parfois défaut (rires) mais je vais parler du peintre Maurice Bompart, un peintre ruthénois orientaliste, sans doute à l’origine de ce mouvement en France, intimement lié au voyage. Pour moi qui ai justement beaucoup voyagé, cette peinture me touche énormément.

Une spécialité gastronomique

Sans surprise l’aligot mais une bonne soupe aux choux fait aussi très bien l’affaire. Je trouve d’ailleurs à ce sujet que la gastronomie aveyronnaise est un des atouts que j’exprimais plus tôt. On retrouve toujours dans ce département des maraîchers et autres, des gens qui produisent des choses de grande qualité. On retrouve aussi des restaurateurs qui se battent justement pour sublimer ces produits et promouvoir ce savoir-faire. C’est aussi pour ça que je me sens bien en Aveyron.

Une journée idéale en Aveyron

Partir à l’aventure, découvrir des endroits que l’on ne connaît pas. De par mon âge, je suis passé au vélo électrique : tout ça me permet de parcourir des distances assez conséquentes : donc, partir le matin avec un projet de rando, un sac de pique-nique et découvrir une partie de l’Aveyron, c’est typiquement ma notion de la journée idéale. On n’est jamais déçu, on fait des rencontres dans de petits hameaux, à la terrasse d’un petit bistrot, on discute avec les gens. C’est fabuleux !

Une carte postale

J’en édite beaucoup moi-même, vous savez donc qu’en convoquer une seule, c’est difficile. Particulièrement dans un département si riche, aux paysages si variés, souvent fantastiques.

Une image forte

J’ai en tête une image de Najac à la levée du jour. Il y a souvent au petit matin des brumes qui remontent et à une heure donnée, ces brumes passent au-dessus du village, seul le château émerge de ce brouillard. J’ai aussi beaucoup travaillé sur le château de Bournazel, sur sa renaissance grâce à la passion de ses nouveaux propriétaires. C’est aussi pour moi une image forte. Ce département, on le voit ici, donne envie de s’investir, je trouve ça superbe.

Un souhait, un projet, un conseil, un rêve…

On dit qu’à notre mort, on monte au paradis. Moi, j’y suis déjà, donc mon rêve est d’y rester le plus longtemps possible.

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