Rodez : au Joyeux Fa Dièse, l’heure est aux retrouvailles

Bien qu’ils soient restés joignables et disponibles pendant ces longues semaines de fermeture en raison du confinement, Eric et Sébastien, les deux salariés du magasin de musique Au Joyeux Fa dièse étaient joyeux, eux aussi, de reprendre le chemin du travail, ce mercredi matin. "Je ne suis pas du genre à m’ennuyer. J’ai toujours un tas de chose à faire", explique Sébastien sans lever les yeux de la guitare qu’il est chargé de remettre en musique. Pourtant, à l’image d’Eric, son collègue engagé dans l’épopée ruthénoise du Joyeux Fa Dièse depuis son ouverture, en 2003, Sébastien commençait, lui aussi, "à trouver le temps long".

Leurs clients les plus fidèles, aussi, d’ailleurs. "On a beaucoup d’habitués, remarque-t-il. Ils passent régulièrement pour discuter musique, glaner quelques bons conseils, acheter un jeu de cordes ou davantage si nécessaire", ajoute-t-il en désignant son collègue des yeux. Ce dernier est en pleine discussion avec une personne semblant être en quête d’un nouvel instrument de musique. "Ici, on prend le temps qu’il faut pour expliquer les choses et surtout bien évaluer les attentes et les besoins des clients. Acheter un instrument n’est pas une mince affaire. Plusieurs critères doivent être pris en compte", analyse le vendeur qui n’hésite pas à se transformer en musicien pour plaquer quelques accords et enchaîner une série de morceaux bien connus des guitaristes.

La concurrence internet

Une petite démonstration qui permet notamment au client d’entrevoir le potentiel acoustique de l’instrument. "Elle sonne vraiment bien", souligne l’acheteur du jour avant de reprendre l’instrument en main. "C’est lui qui a le dernier mot et avant qu’il ne le prononce il est important qu’il se sente bien lorsqu’il a l’instrument en main", conclut-il. Depuis la fermeture du concurrent ruthénois Musique d’Oc, les musiciens d’ici et d’ailleurs n’ont plus vraiment le choix. "Il n’y a malheureusement plus que nous", lâche Sébastien sans fanfaronner. "Nous et… internet, corrige aussitôt le salarié de l’unique enseigne de musique de tout le département et même au-delà. "Mais certainement pas le premier en termes de ventes, précise-t-il aussitôt. Car même si je ne connais pas le poids réel de ce secteur d’activité sur la toile en Aveyron, je suis certain que nous sommes loin derrière". Aussi, pour résister au rouleau compresseur internet, Thierry Rougeyrolles, le patron des Joyeux Fa Dièse (le magasin originel est à Figeac) tente, à chaque fois que cela est possible, de s’aligner sur les tarifs de certains produits disponibles sur le web.

"Ce n’est pas évident, reconnaît Sébastien. D’où la décision de rehausser notre niveau de prestations et de services. C’est le petit plus de l’enseigne", conclut-il. Un "petit plus" qui permet encore au Joyeux Fa Dièse de faire la différence.

Contact : 05 65 67 30 07 ou www.aujoyeuxfadiese.com