Départementales : le canton de Villefranche fidèle à lui-même ou un vent nouveau l’emportera-t-il ?

Le canton de Villefranche est l’un des rares à ne pas avoir vu sa physionomie changer depuis les dernières élections départementales ni sa dénomination. Il s’étend donc sur le même territoire, à savoir les communes de Villefranche-de-Rouergue, Vaihourles et La Rouquette pour une population globale de 13 000 habitants. Un canton de Villefranche traditionnellement ancré à gauche. 

Bayol - Cantournet

Éric Cantournet est le plus ancien conseiller départemental du duo sortant. Il s’élance pour un troisième mandat puisqu’il a été élu la première fois en 2011 puis réélu en 2015, avec sa coéquipière Stéphanie Bayol, directrice du CFA de Beauregard, qui se représente elle aussi à ce scrutin après être entrée dans le grand bain de la politique en 2014. Bien qu’âgé de 54 ans, Éric Cantournet est un vieux briscard de la politique, un candidat très expérimenté. Collaborateur parlementaire du député maire Jean Rigal, il a dirigé le Centre communal d’action sociale (CCAS) et travaille depuis 2005 pour la région Occitanie. Avec Stéphanie Bayol, ils forment une équipe solide, complémentaire, studieuse sur les bancs de l’assemblée départementale où ils ne manquent quasiment jamais une réunion ou un débat. Ils sont soucieux du lien de proximité avec les habitants du canton et communiquent régulièrement sur le suivi des dossiers et les résultats obtenus. Aux dernières élections, ils affichaient tous les deux une sensibilité de radical de gauche mais aujourd’hui ils se disent sans étiquette. Stéphanie Bayol est maire adjointe chargée des sports dans l’équipe du maire de Villefranche-de-Rouergue, Jean-Sébastien Orcibal.  Éric Cantournet est simple conseiller municipal de Villefranche mais 5e vice-président d’Ouest Aveyron communauté, en charge de la petite enfance et de la cohésion sociale et des solidarités. Le binôme Cantournet-Bayol s’était imposé, sur le fil en 2015 (50,29 % des suffrages), face aux candidats divers droite dont Laurent Tranier.

Valentin - Hoareau

Avec Christine Valentin et Romain Horeaiu, c’est un souffle nouveau, enthousiaste mais quelque peu brouillon, qui se lance dans la course aux cantonales avec, pour énorme ambition, de faire virer le conseil départemental à gauche toute. Christine Valentin, 57, agricultrice en bio, et Romain Hoareau, 42 ans, ancien enseignant, traducteur interprète et homme de théâtre, forme le duo du Printemps Aveyronnais, regroupant PC, PS, EEV et la France Insoumise, qui se mobilise pour un nouveau monde, viable à long terme et riche de sa diversité. Un monde qui peut tenter beaucoup de gens qui aspirent justement à autre chose à moins justement qu’il ne se révèle trop utopique et pas assez pragmatique pour de nombreuses personnes… Alors ce binôme tout en fraîcheur, même si Christine Valentin s’est déjà frottée aux législatives en banlieue lyonnaise, arrivera-t-il à faire pencher la balance à gauche sur cette terre pourtant déjà à gauche ?

Roux - Pourcel

Un partout la balle au centre avec Véronique Roux et Christophe Pourcel qui disent clairement qu’ils soutiendront la majorité départementale, sous-entendu Jean-François Galliard ou Arnaud Viala, n’envisageant pas, comme le duo précédent, qu’elle puisse basculer. Beaucoup plus discrets que les deux autres binômes, Véronique Roux et Christophe Pourcel se distinguent presque par leur non campagne puisqu’on les voit peu. Rappelons que Christophe Pourcel fut candidat malheureux aux législatives en 2012 et aussi aux départementales mais sur le canton de Lot et Monbazinois. 

Pronostics

Le duo Bayol-Cantournet semble bien parti pour s’imposer encore une fois. Eux qui sont proches du maire de Villefranche-de-Rouergue, devraient bénéficier de la dynamique qui a porté Jean-Sébastien Orcibal largement à la mairie de Villefranche-de-Rouergue en mars 2020, d’autant que l’on perçoit déjà les frémissements d’une nouvelle politique pour la ville. Mais il ne faudrait pas qu’un excès de confiance leur joue un mauvais tour et qu’ils ne voient pas venir sur leur gauche ou sur leur droite, des candidats qui pourraient leur disputer des électeurs. Ce sont aussi les abstentions qui pèseront fort dans la balance au soir du dépouillement. La crise sanitaire pourrait induire une réticence des gens à se rendre dans les lieux de vote. Ou bien la crise sanitaire, première préoccupation des électeurs, pourrait aussi leur occulter l’enjeu de ces élections départementales et ne pas les motiver à aller voter.

Réponse dans douze jours, dix-neuf au plus tard, pour connaître le couple de conseillers départementaux pour six nouvelles années.