Rodez. À la fête foraine, les Ruthénois reprennent goût aux sorties

Parole de forains : "Il y a longtemps que Rodez n’avait connu pareille fête foraine". Et s’il en est un qui connaît bien le sujet, c’est bien Max Mignon. Descendant d’une longue lignée de forains, Max Mignon a pris la suite de son père qui l’avait pris lui-même de son père. Ses churros, ses pommes d’amour, ses gaufres, ses glaces et ses barbes à papa font le bonheur des gourmands ruthénois (et des autres) depuis des décennies. Longtemps porte-parole des forains de la fête de Rodez, il a laissé la main, il y a quelques années, à Stéphane Dubief, un petit jeune "qui fait cela très bien", précise Max Mignon. Toutefois, l’ancien répond toujours présent lorsqu’il s’agit d’intervenir auprès des élus ou des représentants des forces de l’ordre.

"Rodez nous a ouvert les bras"

"Il a la manière, il sait faire, il a dû être ambassadeur dans une autre vie", plaisante un forain qui le côtoie depuis des lustres au gré des fêtes à travers le pays. Aussi, si Max Mignon dit que ses homologues sont très satisfaits après cette première semaine d’activité, c’est qu’ils le sont réellement.

Car l’homme même s’il est passé maître dans l’art de désamorcer une situation qui aurait tendance à se tendre, ne mâche pas ses mots lorsque la situation le recommande et notamment lorsqu’il est question de défendre les intérêts des forains.

"De nombreuses communes ne souhaitaient pas nous accueillir dans ce contexte avec un couvre-feu, des jauges et des barrières sanitaires, explique le forain. Pourtant après tout ce temps passé à ne rien faire, le besoin de travailler commençait à se faire sentir chez bon nombre d’entre nous", confesse-t-il sans détour.

Aussi quand la municipalité ruthénoise a donné son aval pour l’installation de la fête dans le contexte actuel, cela a mis du baume au cœur des intéressés. "Rodez nous a ouvert les bras, on ne l’oubliera pas", promet Max Mignon. La main tendue a eu pour autre effet positif de faire descendre les Ruthénois dans la rue pour aller se changer les idées à la fête. "Je ne vous dis pas le nombre de personnes qui me disent leur bonheur. Ils sont heureux d’être là dehors et de revivre des situations que certains n’avaient pas vécues depuis des mois", analyse Max Mignon en finissant sa mise en place.

"Et la fête foraine, c’est la cerise sur le gâteau", conclut le forain en croisant les doigts pour passer entre les orages et faire aussi bien sinon mieux que la semaine passée. Chiche ?