Elections départementales en Aveyron : la droite gagne quatre sièges… et la gauche en perd six

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  • La droite conforte sa position dominante au conseil départemental.
    La droite conforte sa position dominante au conseil départemental. Archives CP
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Christophe Cathala

Ils seront 34 à représenter la majorité départementale dans l’hémicycle contre 10 pour l’opposition, et deux « sans étiquette ». Le second tour a donc confirmé l’hégémonie de la droite et du centre aveyronnais sous un taux de participation de 39,56 % seulement.
 

La majorité départementale de la droite et du centre assoit sa prédominance sur un département qui lui est historiquement acquis et réduit un peu plus encore cette fois les espoirs de l’opposition. Une gauche qui affichait 21 sièges sur 46 en 2011, réduits à 16 en 2015 contre 30 à la majorité. Et qui en perd quatre de plus à l’issue de ce second tour, qui ne réunissait plus que 11 des 23 cantons.
En réalité, à l’échelle du nombre de sièges à gagner, ce fut hier soir un coup pour rien : la majorité ravit Millau-1 à la gauche, mais lui abandonne Tarn et Causses. Ces cantons constituaient les deux points chauds de ce 27 juin, ils ont basculé.
Les quatre sièges supplémentaires obtenus par la majorité dans ces départementales l’ont été au premier tour, avec les cantons Monts du Réquistanais et Céor Ségala.
En fin de compte, 34 sièges à la majorité, 10 à l’opposition… Il en manque deux : ceux du binôme du canton de Vallon qui refuse le clivage traditionnel et qui s’assume donc « sans étiquette ». Leur vote au sein de l’assemblée ne devrait guère, au vu de la partition entre opposition et majorité, avoir valeur d’arbitrage.

Nouveau record d’abstention

L’arbitrage, les citoyens l’ont à peine fait dans ce second tour qui affiche une nouvelle abstention record : 60,44 %. Au second tour de 2015, cette abstention était de 41,71 %.
Et si l’on compare avec le premier tour de ces élections 2021, les départementales ont encore perdu en une semaine des participants : 39,56 % hier contre 43,27 % le 20 juin. Confirmer les avancées du premier tour, sauver ce qui peut l’être au second… A chacun son catéchisme dans un contexte où de nombreux binômes (parfois seuls) demeuraient assurés d’être élus et où les régionales, sans grand suspense quant au résultat, a pu brider les motivations.
Un de gagné, un de perdu
Pourtant, les mobilisations s’avèrent toujours payantes. Ainsi pour pour le président Jean-François Galliard qui sauve assez largement son siège sur Millau-2, après avoir été en ballottage légérement défavorable au premier tour. La mobilisation (39,05 % de participation hier contre 35,11 % au premier tour) a surement joué en sa faveur. Tout près de là, la majorité de la droite et du centre ravit Millau-1 à la gauche et à l’une des têtes d’affiche du Printemps aveyronnais, la communiste Corinne Compan, conseillère sortante.
Mais le duel le plus serré fut incontestablement sur Tarn et Causses. Le binôme divers gauche Edmond Gros et Kateline Durand l’emporte alors qu’il était au fil de la soirée au coude à coude avec la conseillère sortante Danièle Vergonnier, proche de Jean-François Galliard. Le canton revient au final à la gauche, seul coup de maître de ces élections, pour l’opposition.


L’inconnue du Vallon

Reste donc Vallon, seul canton a n’être désormais, et officiellement, ni à droite ni à gauche par la volonté de son binôme. On ne peut pas dire que la gauche, qui le détenait, l’a perdu. Et que la majorité l’a conquis.

Prime aux sortants

Partout ailleurs, les surprises n’ont guère été au rendez-vous de ce second tour. Dans les trois cantons de Rodez, aucun changement : la gauche conserve Rodez-1, la majorité départementale Rodez-2 et Rodez-Onet. Idem pour Villefranche, Lot et Dourdou (Decazeville), Enne et Alzou et Saint-Affrique. Tous conservent leurs conseillers sortants, la physionomie de l’assemblée départementale n’en est pas affectée.

Arnaud Viala : « Tout reste à faire »

« Je suis satisfait des résultats de l’Aveyron pour tous. Ce sont quatre cantons qui rejoignent les dix déjà désignés la semaine dernière », se réjouit Arnaud Viala (LR), élu en binôme avec Nadine Fraysse lors du premier tour, sur le canton de Raspes et Lévézou et chef de file de son mouvement Aveyron pour Tous. « Maintenant, tout reste à faire ! », conclut-il.
 

Bertrand Cavalerie : « Nous avons été clairs »

Pour l’union de la gauche, le Printemps aveyronnais, le socialiste Bertrand Cavalerie réagit : « Le premier grand gagnant de ces élections est l’abstention. Il va falloir que nous en tirions, tous autant que nous sommes, les enseignements. Le second grand gagnant, ce sont les sortants. Quasiment partout et à de très rares exceptions, la prime aux sortants a été respectée. Pour ce qui est du Printemps aveyronnais, j’en tire un bilan positif, même si les résultats n’ont pas été forcément au rendez-vous. Nous avons été clairs, sur la forme et sur le fond. Enfin, pour ce qui est du troisième tour, c’est trop tôt. Il va falloir qu’on discute. Je ne sais pas si nous présenterons un candidat à la présidence. »
 

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