Les chiffres réels de l'obésité probablement sous-estimés, selon une étude

  • Les chiffres de l'obésité en France pourraient être sous-estimés, car les participants aux enquêtes ont tendance à mal évaluer leur corpulence.
    Les chiffres de l'obésité en France pourraient être sous-estimés, car les participants aux enquêtes ont tendance à mal évaluer leur corpulence. Peter Dazeley / Getty Images
Publié le , mis à jour
Relaxnews

(AFP) - Les chiffres de l'obésité en France pourraient être sous-estimés, indique une étude de Santé publique France publiée mardi, qui montre que les participants aux enquêtes ont tendance à mal évaluer leur corpulence.

Les auteurs ont mis en évidence des "écarts entre corpulence déclarée et corpulence mesurée dans les études de surveillance en population", conclut l'article, paru dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'agence sanitaire.

Et ce biais méthodologique dans les enquêtes publiques conduit à "une sous-estimation conséquente de la prévalence de l'obésité au sein de la population adulte française", ajoutent-ils.

D'après les résultats de l'étude, il existe une sous-estimation de l'ordre de 5 points entre la part d'obésité mesurée et celle déclarée: 16,9% au lieu de 11,6% chez les hommes, et 17,2% au lieu de 12,6% chez les femmes.

Ces écarts proviennent d'"une sous-estimation de l'Indice de masse corporelle (IMC) de l'ordre" d'environ 0,41 point chez les hommes et de 0,79 chez les femmes. L'IMC, obtenu en divisant le poids (kg) par le carré de la taille (m2), définit différentes catégories de corpulences établies par l'OMS.

Inférieur à 18,5 points, il indique une insuffisance pondérale, entre 18,5 et 25, une corpulence normale, entre 25 et 30, un surpoids et, au-dessus de 30, une obésité.

Les enquêtes publiques tendent à privilégier "l'utilisation de données de poids et taille déclarées" à la prise de mesures systématique, notamment pour des raisons pratiques d'organisation et de coût.

Les résultats que présente l'article ont été fondés sur les données d'Esteban, l'étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition menée par Santé publique France, qui regroupe des données déclarées et mesurées.

Les chercheurs ont ainsi rassemblé les analyses effectuées sur un échantillon de 2.429 adultes âgés de 18 à 74 ans et recrutés entre 2014 et 2016.

"Les hommes et les femmes sous-déclaraient leur poids et sur-déclaraient leur taille, ce qui conduisait à une sous-estimation de l'IMC", est-il expliqué dans l'article. Les hommes sur-estiment leur taille de 0,37 cm, les femmes de 0,70 cm, tandis que les femmes sous-estiment leur poids de 1,4 kg et les hommes de 0,75 kg, en moyenne.

L'étude souligne ainsi différents facteurs, en premier lieu le sexe et l'âge. L'écart tend à être plus important chez les hommes que chez les femmes, et chez les personnes âgées entre 55 et 74 ans, que dans les autres tranches d'âge.

Autre élément nouveau apporté par l'étude, la tendance à la sous-estimation est également "significativement associée à la situation matrimoniale et à l'IMC mesuré des individus": les personnes en surpoids ou obèses tendent à sous-estimer plus leur IMC que les autres et les personnes célibataires déclarent dans l'ensemble des données plus proches de la réalité que celles en couple.

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