Emma Calvé et ses rapports distants avec Decazeville
Rosa Noémie Emma Calvet, qui portait le nom d’artiste d’Emma Calvé, admirable et admirée cantatrice, acclamée dans les plus grandes salles du monde (Londres, New York, Paris, Rome, Sydney), a peu disserté sur sa ville d’origine. Elle préférait parler de son attachement à la région millavoise plutôt que d’évoquer Decazeville, où elle naquit le 15 août 1858.
Sa mère, Léonie, est la fille d’un cordonnier d’Aubin. Son père, Justin-Étienne, issu de Labastide-Pradines, est qualifié d’entrepreneur, ce qui pourrait signifier qu’il travaillait pour la Compagnie des mines (aujourd’hui on dirait sous-traitant).
Les parents ont la bougeotte et la petite Rosa passe une partie de sa jeunesse dans le sud-Aveyron. Soutenue par sa mère, la future diva monte à Paris. Après des années d’effort, sa voix ensorcelante et son talent éclatent. Elle se fait un nom et mène une carrière époustouflante bien que mouvementée.
Pourquoi ne s’est-elle pas sentie proche de Decazeville ? Lætitia Bex, qui vient d’écrire une biographie remarquée sur Emma Calvé, tempère : "La petite Rosa n’a passé qu’une courte période de son existence à Decazeville. Elle n’a pas eu de souvenirs, même si plus tard elle y revint".
Christian Bernad, s’appuyant sur des dires de Paul Ramadier, rapporte quant à lui : "On apprécia le retour de la diva à Decazeville, en 1923, puis en 1929 à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de la ville où elle trouva un formidable accueil". Ce dernier évoque aussi une anecdote qui n’est pas confirmée : avant de monter à Paris, la star en devenir aurait rejoint sa mère qui servait au café de la Terrasse, rue Cayrade, et des musiciens l’auraient encouragé à chanter. En revanche, Emma Calvé organisa les obsèques de sa mère, Noémie, au cimetière de Miramont, le 13 octobre 1921. Elle participa encore à des banquets à Decazeville mais aussi à Rodez et Saint-Affrique. Généreuse, elle fit des dons aux pauvres du bureau de bienfaisance de Decazeville. Propriétaire du château de Cabrières, Emma Calvé mourut dans l’anonymat, le 5 janvier 1942, à Millau, emportant avec elle des mystères. Une telle cigale, durant l’âge d’or de l’opéra, ne pouvait raisonnablement demeurer dans la fourmilière decazevilloise de l’époque…
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