Les festivals de l'Aveyron veulent rassurer pour exister

Abonnés
  • Malgré le pass sanitaire, les festivals mettent tout en œuvre pour accueillir tous les publics.
    Malgré le pass sanitaire, les festivals mettent tout en œuvre pour accueillir tous les publics.
Publié le
Centre Presse

C’est devenu presque aussi important que de parler musique. Les festivals redoublent d’efforts pour faire en sorte que l’accès au public soit le plus simple possible, même avec le pass sanitaire. Car leur pérennité, mais aussi le spectacle en général, pourrait en dépendre.
 

Depuis le 21 juillet, impossible de franchir l’entrée d’un festival ou d’un lieu de culture de plus de 50 personnes sans montrer patte blanche. Le pass sanitaire est devenu obligatoire et une chose est certaine, c’est qu’il ne facilite pas la vie des organisateurs d’événements festifs, alors même que la plupart d’entre eux ont déjà dû annuler leur édition 2020.

Mais loin de baisser les bras, beaucoup de manifestations n’ont pas dit leur dernier mot face à ces mesures sanitaires. Car il n’y a pas le choix : coûte que coûte, il faut que le spectacle continue. D’autant plus quand on est un petit comité des fêtes de village. À Drulhe, 80 bénévoles sont mobilisés les 21 et 22 août pour deux soirées de fêtes, avec "la plus belle programmation que l’on ait eue !".

Au menu des réjouissances : Les Wampas, Les Ogres de Barback, Le Trottoir d’en face, Les Fils du facteur… Et bien que les difficultés s’accumulent côté organisation, "on n’a pas envie d’abandonner", confie Benjamin Couderc, au comité des fêtes.

"Passée l’étape du pass, la fête sera comme avant"

Alors quand le chef de l’État a annoncé l’extension du pass sanitaire, l’équipe du comité a réagi tout de suite, pour s’adapter au mieux à ces contraintes. Jusqu’à faire appel à la protection civile dans le petit village, pour organiser des tests antigéniques gratuitement, les deux soirs de concerts. "L’idée c’est de dire que non, ça ne sera pas si compliqué. Il y a tout ce qu’il faut pour venir profiter d’un concert. On veut rassurer à la fois les gens qui ont peur de la vaccination mais aussi ceux qui ont peur du virus, car ça reste quand même le meilleur moyen d’éviter un cluster. Et une fois passée l’étape du pass, la fête sera comme avant", assure Benjamin.

Mais reste tout de même une crainte pour les organisateurs. Malgré cette réorganisation et cette programmation, la billetterie suivra-t-elle ? Car comme tous les comités, la principale source de revenus provient des entrées. Il faut donc être à la hauteur pour assurer ensuite la pérennité du festival. "Ce pass, on ne l’a pas choisi. C’est ça, ou on annule. Et ce serait une catastrophe d’annuler, pour le village, pour le public et pour les artistes, qui ont besoin de jouer. Il y a déjà énormément de fêtes de village qui s’annulent…" Pour faire la maille, le comité espère au moins 1 000 personnes par soir. "On a quand même bon espoir parce que chaque année, on vend 50 % de la billetterie sur les quatre derniers jours", relativise Benjamin. Mais même à 1 000 personnes, le comité sait déjà que financièrement, ce sera juste.

Comme à Drulhe, beaucoup de festivals ont mis les petits plats dans les grands pour faire en sorte de faciliter l’accès aux spectateurs, malgré les mesures sanitaires. À Sauveterre-de-Rouergue, pour la Fête et détours de la lumière, qui se déroulera du 5 au 8 août, des tests sur place sont également organisés. Du côté du Festival en Bastides, du 2 au 7 août, il est possible de montrer son pass sanitaire, en amont du festival pour obtenir un bracelet, qui sera valable tout au long des festivités. L’organisation en sera facilitée et les spectateurs éviteront ainsi les files d’attente. Car là aussi, les organisateurs ne pouvaient imaginer annuler l’événement. "Le monde associatif repose essentiellement sur des bénévoles. Moins il y a de manifestations organisées, plus il est difficile de trouver des collaborateurs", confie Francisco Gomes, qui pilote le festival.

Après une année 2020 blanche, cette année 2021 sera donc décisive pour la pérennité des fêtes et festivals. À condition que le public soit au rendez-vous, pour que la culture perdure.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?