Campouriez : Bes-Bédène, un "haut lieu" du tourisme et des sports

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  • Un timbre à l’effigie de la commune d’après une œuvre d’André Lavergne.
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  • Bes-Bédène : "haut lieu" du tourisme et des sports
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    Bes-Bédène : "haut lieu" du tourisme et des sports
Publié le
Salima Ouirni

Sur le Nord Aveyron, le village situé sur un éperon rocheux domine un océan de nature à couper le souffle. Ses pierres et voies granitiques attirent les amateurs d’escalade tandis que les touristes peuvent visiter son prieuré et deux musées.

Classé site remarquable, Bes-Bédène (ou selon l’ancienne orthographe, Bez-Bédène) est "un haut" lieu touristique. Les habitants du Nord-Aveyron, le disent avec fierté et humour.

Mais ce n’est pas tout à fait faux. Le site, construit sur un éperon rocheux draine du monde. Les touristes, à la recherche de paysages à la fois préservés et sauvages en prennent plein les yeux.

Situé en Viadène, sur les contreforts de l’Aubrac et la vallée du Lot, à 650 mètres d’altitude (face à Montabès, oppidum romain, à 772 mètres), le site de Bes-Bédène prend de la hauteur, dans un incroyable écrin de verdure.

Blotti sur l'arête d'une presqu'île

Un site qui se mérite. En arrivant par Entraygues et en passant par Banhars, la route tourne, dans une forêt de sous-bois. Mais le visiteur, qui débouche sur le parking du site, est de suite récompensé de ses efforts.

Le village surgit en majesté. Blotti sur l’arête d’une presqu’île, entouré par la Selves qui coule en dessous, il est comme couronné par un cirque de falaises granitiques.

Dans ce havre de paix, à peine perturbé par les promeneurs, on entendrait presque le "glougloutement" de la rivière qui coule… des jours heureux, depuis la nuit des temps. Le village inspire un sentiment de puissance et de domination tant la vue se perd à l’infini. À gauche, la Banide et le pont romain en bas donnent le vertige. Les rochers dits "roc de los coucudes" (les jonquilles en occitan), tandis que plus loin, le "roc del citrou" (surnom du moulin de la Selves) participent d’une ambiance intemporelle.

En bas du village, le clocher du prieuré, en point de mire, attire les touristes, tel un aimant.

En poursuivant sur le promontoire, cap sur le prieuré pour une visite chargée d’histoire.

Un clocher à peigne

Construite en 1112, l’église est la plus ancienne de la région. Son clocher à peigne est formé de quatre arcades romanes garnies au centre de deux cloches.

Au plafond, "on peut admirer les nervures d’art roman d’une grande finesse, avec finalisation gothique en appui dans l’épaisseur des murs, ce qui permet de constater que le style de l’église est un style de transition", écrit Martine Segard, ancienne journaliste, aujourd’hui à la retraite.

Au sein de la petite église, on peut aussi constater les croisées d’ogives qui s’articulent autour des clés de voûtes très ouvragées, en particulier à l’autel saint Gausbert où la clé de voûte est gravée d’un blason. Le retable, peint sur bois, signé Joseph Castanié, vaut le coup d’œil. Il représente les mystères du Rosaire en deux parties et séduit par la naïveté des personnages. L’endroit n’est pas exempt de modernité grâce aux vitraux réalisés par Claude Baillon, peintre-verrier à Millau. Les vitraux ont été inaugurés en 1982.

En sortant de l’église, il faut absolument faire un détour par le petit cimetière. Là aussi la vue, donnant sur un océan de verdure, est imprenable.

En continuant tout droit et à gauche de la Croix, on emprunte un sentier qui nous mène au bout du promontoire, au bout de la presqu’île. On s’enfonce alors dans une végétation composée de bruyères blanches et mauves. Un ravissement. Bien chaussés, on n’hésite pas à "escalader" les rochers granitiques, dont la taille augmente au fur et à mesure de la marche.

"Pierre branlante"

C’est alors qu’apparaît la fameuse "pierre branlante". Issue de l’érosion (dykes), ce "menhir" plat de 60 cm d’épaisseur est juché en équilibre sur une dent de roc de 6 mètres.

Mais de pierre branlante, il n’en a que le nom. Le granit dont la silhouette rappelle un personnage, tout droit sorti des contes celtes, a en réalité la tête bien accrochée. Les plus lestes pourront même y grimper pour admirer les paysages et la rivière en bas (le site n’est pas sécurisé, cependant).

Le retour vers l’église se fait par un autre chemin, balisé, donnant à voir la magnificence de la végétation composée de nombreux châtaigniers.

C’est alors qu’au loin, on peut apercevoir des intrépides escaladant une voie, venant d’être ouverte. Il faut dire que le site offre une quarantaine de voies d’escalade, réparties sur quatre secteurs allant de trois à sept, dont un secteur de plus de quinze voies exposées au sud. Enfin, notons que le lieu comprend aussi un granit de 15 m de hauteur, mais aussi de la dalle, de la fissure, des dièdres, des murs verticaux à réglettes… de quoi se faire plaisir quand on aime la "grimpette".

Bes-Bédène est sans conteste un haut lieu touristique, mais aussi de sports nature. D’ailleurs, "Aloa Nature" offre la possibilité de s’initier à l’escalade et à la tyrolienne.

Un site, deux musées

Le site de Bes-Bédène (commune de Campouriez) offre deux musées pour une visite à la fois rapide et pleine d’enseignements. D’abord celui de l’école où une classe (années 30 à 60), a été entièrement reconstituée. Tablier noir, bureau (à encrier), des livres, des cartes géographiques de la France… On entendrait presque monsieur l’instituteur invitant les enfants à passer au tableau. De nombreuses générations s’y retrouveront dans cette classe aussi vraie qu’autrefois. Le deuxième musée est consacré à Charles de Louvrié, enfant du pays et précurseur du moteur à réaction. Pour exaucer ses rêves d’envol, l’Aveyronnais exerce pour le rail en qualité d’ingénieur civil à Clermont-Ferrand. Il fera la rencontre de Lucie, la baronne d’Orcet, sur le quai d’une gare. En l’épousant, il y gagne la particule et développe ses inventions. Il obtiendra deux médailles aux expositions de 1 854 et 1 855 pour ses essais de cycles. Installé à Paris, l’enfant des Coustoubis est membre de la Société fondée par Nadar, photographe de renom, et aussi aéronaute. Il dépose son brevet sous matricule 60.712 en date du 3 novembre 1863 sous le nom "L’Aéronave" pour son moteur à réaction. À travers des dessins, des croquis, la reproduction de maquettes et de ses nombreux brevets, le visiteur voyage à travers la vie de cet inventeur aussi "farfelu" que romanesque. Malheureusement, le temps des restrictions dues au Covid, les deux musées sont fermés momentanément. Avis aux amateurs de randonnées aussi : plusieurs parcours partent de Bes-Bédène, dont un assurant deux heures de marche !Pour plus d’informations, contactez l’office du tourisme de Saint-Amans-des-Côts Il organise de nombreuses visites guidées du site. www.campouriez.com (mairie) ouww.aubrac-vidadene.com ou Tél. 05 65 44 81 61.
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