Laissez le charroi vous transporter à Salmiech

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Publié le
Christophe Cathala

La riche et originale collection du musée du charroi rural nous invite à remonter au temps où les campagnes n’étaient pas mécanisées…

C’était le temps où, bien avant la mécanisation qui avança à pas comptés en Aveyron dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde rural ne pouvait compter que sur sa seule imagination pour entreprendre ses travaux agricoles.

En marge des outils propres aux labours, aux semailles et aux moissons, bien souvent tractée par bœufs, chevaux ou ânes, la charrette faisait office de véhicule à tout faire.

L’ingéniosité des hommes

Ce monde de calèches, remorques et tombereaux attelés aux animaux de trait est celui du charroi, consacrant au gré des époques le mariage du bois, du cuir et du fer : "Une ingéniosité des hommes au service de leurs semblables, un acte de solidarité en quelque sorte qui réunit bon nombre de métiers différents autour d’une même cause", résume Thierry Palazetti. Et c’est d’ailleurs cela qui l’a séduit, ancien fonctionnaire venu des Alpes-Maritimes passer sa retraite entre Lagast et Lévézou, sollicité pour prendre la présidence de l’association du musée du charroi rural de Salmiech, forte de onze membres. Une façon de donner à sa passion les clés pour la faire partager au public. "J’ai quand même réfléchi, je ne connaissais rien au charroi du début du XXe siècle" : en 18 mois de présidence, il s’est un peu rattrapé mais sait aussi pouvoir compter sur une équipe de bénévoles très impliqués. À l’instar de Pierre Carcenac, conseiller municipal qui, ce jour accueille le public.

Mieux qu’une église, un musée

Le musée du charroi rural est une vieille institution aveyronnaise, antenne du Musée du Rouergue, et officiellement créée en 1979 par un enfant du pays, Georges Désirat, qui a fait sa carrière dans l’Éducation nationale et non dans l’agriculture.

Il lance cette collection insolite qui ne cessera au fil des ans de se nourrir de dons venus de la proche région, mis en scène dans l’ancien château, très abîmé par la Révolution. Un château abritant une église dédiée à saint Firmin, mais qui ne sera jamais consacrée et dont les Salmiechois, contre toute attente, ne voulaient pas. Ce sera finalement un musée, la majestueuse bâtisse reprenant vie de la plus belle des façons.

42 ans après sa création, le musée rassemble 2 800 objets et la place vient à manquer. Il lui fallait un nouveau ballon d’oxygène, d’autant que nombre de bénévoles avaient envie de prendre un peu de recul.

Tourné vers l’avenir

Thierry Palazetti, le nouveau président de l’association gestionnaire, a envie d’imprimer cette année quelques changements : "On est en train de solliciter le syndicat mixte du Lévézou pour avoir des aides et des idées. On voudrait notamment, dans un petit bâtiment près du porche d’entrée, faire un espace d’accueil avec un petit film pour le public, retraçant l’histoire du charroi…".

Des idées, le musée en a déjà mis en œuvre comme ce jeu de piste au sein même de sa collection, qui se prolonge dans le village, pour les enfants. Deux opérations à la destination de ces derniers ont déjà été menées cet été.

Une façon ludique de s’approprier la mémoire des hommes à travers leur capacité d’adaptation aux nécessités du quotidien. Une mémoire que partage sans réserve l’original musée du charroi rural de Salmiech qui vous tend les bras, en visite libre, jusqu’à fin août.

Le savoir-faire et l’usage en 2 800 objets

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les outils de transport du début du siècle dernier en Aveyron est au musée du charroi. Mais pas seulement : l’étage accueille également une évocation, à travers leurs outils, des sabotiers, bourreliers, couvreurs, menuisiers et cordonniers qui donnaient corps à l’univers quotidien des campagnes.On sera surpris de découvrir le nombre d’instruments nécessaire au charron pour confectionner un attelage, charrette, tombereau ou calèche, dont tout un ensemble de modèles, à deux ou quatre roues, la plupart "dans leur jus", stationnent au rez-de-chaussée.On s’arrêtera sur un rare diable ("trinqueballo"), char à deux roues surmonté d’un timon et tiré par deux bœufs pour transporter un tronc d’arbre, de la forêt vers la scierie. Auparavant on aura pu admirer le "phaéton tabatière", de cuir et de bois, voiture d’un médecin de Salmiech dans les années vingt. Et bien d’autres encore.Moyeux en fer ou moyeux en bois, les charrettes mobilisaient scieurs, menuisiers et forgerons et l’on peut en mesurer l’évolution au fil des années. La construction des rayons qui composaient la roue est à elle seule un monument d’ingéniosité. Jougs et harnais voisinent avec les outils du maréchal-ferrant car les animaux, surtout bœufs et chevaux (et Salmiech est la patrie du maître écuyer Jean-Yves Bonnet !) était la seule force de traction en vigueur à l’époque.Le charroi s’évade parfois de sa fonction première en donnant au berger sa roulotte pour garder les troupeaux dans les estives ou encore en se transformant en rouleau à pierres ou en traîneau à neige, le tout en bois comme il se doit. Dans une vitrine, des miniatures expliquent par le détail la constitution des attelages et leur fonction : une approche pédagogique fort réussie pour mieux comprendre le rôle indispensable du charroi. "Beaucoup de visiteurs se souviennent de leur jeunesse, c’est un rappel de l’enfance et des histoires qui vont avec, le rappel aussi d’une tradition qu’il faut transmettre", plaide Thierry Palazetti.Une transmission dont s’acquitte à la perfection le musée du charroi rural de Salmiech depuis 42 ans.Le musée est ouvert tous les jours en juillet et aoûtentre 11 heures et 12 heures et de 14 h 30 à 18 h 30. Hors saison, les visites se font sur rendez-vous, de même pour les groupes en visites libres ou guidées toute l’année. L’entrée est gratuite.Contact : 05 65 74 23 55 et renseignements sur le site internet : www.musee-charroi-rural-salmiech.fr
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