Laissez le charroi vous transporter à Salmiech
La riche et originale collection du musée du charroi rural nous invite à remonter au temps où les campagnes n’étaient pas mécanisées…
C’était le temps où, bien avant la mécanisation qui avança à pas comptés en Aveyron dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde rural ne pouvait compter que sur sa seule imagination pour entreprendre ses travaux agricoles.
En marge des outils propres aux labours, aux semailles et aux moissons, bien souvent tractée par bœufs, chevaux ou ânes, la charrette faisait office de véhicule à tout faire.
L’ingéniosité des hommes
Ce monde de calèches, remorques et tombereaux attelés aux animaux de trait est celui du charroi, consacrant au gré des époques le mariage du bois, du cuir et du fer : "Une ingéniosité des hommes au service de leurs semblables, un acte de solidarité en quelque sorte qui réunit bon nombre de métiers différents autour d’une même cause", résume Thierry Palazetti. Et c’est d’ailleurs cela qui l’a séduit, ancien fonctionnaire venu des Alpes-Maritimes passer sa retraite entre Lagast et Lévézou, sollicité pour prendre la présidence de l’association du musée du charroi rural de Salmiech, forte de onze membres. Une façon de donner à sa passion les clés pour la faire partager au public. "J’ai quand même réfléchi, je ne connaissais rien au charroi du début du XXe siècle" : en 18 mois de présidence, il s’est un peu rattrapé mais sait aussi pouvoir compter sur une équipe de bénévoles très impliqués. À l’instar de Pierre Carcenac, conseiller municipal qui, ce jour accueille le public.
Mieux qu’une église, un musée
Le musée du charroi rural est une vieille institution aveyronnaise, antenne du Musée du Rouergue, et officiellement créée en 1979 par un enfant du pays, Georges Désirat, qui a fait sa carrière dans l’Éducation nationale et non dans l’agriculture.
Il lance cette collection insolite qui ne cessera au fil des ans de se nourrir de dons venus de la proche région, mis en scène dans l’ancien château, très abîmé par la Révolution. Un château abritant une église dédiée à saint Firmin, mais qui ne sera jamais consacrée et dont les Salmiechois, contre toute attente, ne voulaient pas. Ce sera finalement un musée, la majestueuse bâtisse reprenant vie de la plus belle des façons.
42 ans après sa création, le musée rassemble 2 800 objets et la place vient à manquer. Il lui fallait un nouveau ballon d’oxygène, d’autant que nombre de bénévoles avaient envie de prendre un peu de recul.
Tourné vers l’avenir
Thierry Palazetti, le nouveau président de l’association gestionnaire, a envie d’imprimer cette année quelques changements : "On est en train de solliciter le syndicat mixte du Lévézou pour avoir des aides et des idées. On voudrait notamment, dans un petit bâtiment près du porche d’entrée, faire un espace d’accueil avec un petit film pour le public, retraçant l’histoire du charroi…".
Des idées, le musée en a déjà mis en œuvre comme ce jeu de piste au sein même de sa collection, qui se prolonge dans le village, pour les enfants. Deux opérations à la destination de ces derniers ont déjà été menées cet été.
Une façon ludique de s’approprier la mémoire des hommes à travers leur capacité d’adaptation aux nécessités du quotidien. Une mémoire que partage sans réserve l’original musée du charroi rural de Salmiech qui vous tend les bras, en visite libre, jusqu’à fin août.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?