Rodez Aveyron football : Malanda, l’invité surprise

C’est la belle surprise de ce début de saison. Car personne ne s’attendait à voir Adilson Malanda enchaîner samedi, lors de la réception du Havre (0-0), une troisième titularisation au bout de quatre matches de championnat à droite de la défense à trois ruthénoise.

Avec une seule apparition en pro (18 minutes contre Dijon le 23 décembre, en Ligue 1) sur les deux derniers exercices avec Nîmes, où il a essentiellement joué avec la réserve en National 2, le jeune adulte de 19 ans est arrivé sur la pointe des pieds cet été à Rodez, devant même passer un essai de cinq jours avant de pouvoir signer son contrat. "Mon premier objectif est de faire bonne impression, avait prudemment annoncé, lors de sa présentation à la presse, le joueur formé à Bastia par, entre autres, David Suarez, ancien attaquant du Raf. J’ai envie de faire une bonne préparation, sans pépin, et lâcher les chevaux."

Adilson Malanda a pu le faire grâce à la blessure de Pierre Bardy puis celle de Julien Célestine, les deux titulaires habituels en défense centrale aux côtés de Joris Chougrani. Après une première titularisation un peu poussive contre Pau (1-0) le 31 juillet, puis une prestation entachée de l’erreur qui amène le but encaissé à Dijon (1-1) une semaine plus tard, celui qui a grandi à Avignon a été le meilleur Ruthénois samedi.

Il n’a fait qu’une erreur : laisser filer derrière lui une passe en retrait de Lucas Buadès, lui aussi arrivé de Nîmes cet été, alors qu’un attaquant havrais était au pressing, obligeant le gardien Lionel Mpasi à sortir de la surface pour dégager le ballon en catastrophe (7e). Derrière, le natif de Rouen a réalisé quelques belles ouvertures, initiant même deux contres mal exploités, réussi plusieurs interventions décisives (18e, 48e, 50e) et remporté la plupart de ses duels aériens.

L’entraîneur de Rodez, Laurent Peyrelade, rappelle : "Adilson a aussi été très, très bon la semaine dernière, même s’il a fait une bêtise. Il amène de la diversité dans la concurrence derrière et a beaucoup d’atouts. Je veux bien en avoir beaucoup des joueurs comme ça : il bosse, écoute les anciens… Son association avec Lucas (Buadès, piston droit) fonctionne. On sent la connexion nîmoise."

On aurait aimé que le tandem puisse se confier sur son bon début de saison, sauf que le Raf a refusé notre demande d’entretien. Il ne l’aurait peut-être pas dit, mais Lucas Buadès a encore pris de l’avance en tant que numéro un dans le couloir droit sur son concurrent Alan Kérouédan, pas dans le groupe samedi après son recadrage par le coach la veille, à l’entraînement.

"J’ai plutôt eu envie de récompenser le mérite"

Avec l’éclosion d’Adilson Malanda, les statuts de Pierre Bardy et Julien Célestine sont aussi menacés. "Julien n’a repris l’entraînement collectif que jeudi, donc j’ai plutôt eu envie de récompenser le mérite, nuance Laurent Peyrelade. Si tu arrives à l’entraînement comme une fleur le vendredi…" Ce jour-là, en avant-match, il avait déjà mis en garde le premier : "Il faut être dans le rythme, la performance. Rien n’est facile, ni acquis. Il faut se bouger. Je suis là pour faire jouer les meilleurs. Il faut qu’il monte son niveau de performance et d’exigence pour durer."