Najac : il s'étrangle en mangeant, celui qui a tout tenté pour le sauver témoigne

  • Nicolas était venu à Najac pour réviser au calme, il en fut tout autrement...
    Nicolas était venu à Najac pour réviser au calme, il en fut tout autrement... Repro DDM - DR
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Marie-Christine Bessou

Nicolas Gautier, un étudiant nantais,  a tout tenté pour secourir un homme à Najac qui est finalement décédé d’une banale fausse route alimentaire. Choqué, il exhorte tout le monde à se former aux gestes de premiers secours.
 

"Un médecin ! Y a-t-il un médecin ?"

Cette interrogation que l’on a tous un jour entendu lorsqu’une personne se trouve mal est parvenue aux oreilles de Nicolas Gautier, un soir du mois d’août, alors qu’il s’apprêtait à dîner sur la place du village à l’occasion des traditionnelles fêtes de Najac. Après une journée studieuse de révision, cet étudiant en 6e année de médecine à Nantes, venu se mettre au vert une semaine avec un copain dans la maison de famille de ce dernier, s’octroyait une soirée qu’il imaginait conviviale autour de spécialités culinaires du terroir aveyronnais qu’il ne connaissait pas.

Il cherche alors à localiser d’où vient l’appel et son regard se porte sur un homme, soutenu par d’autres personnes, qui semble victime d’un malaise. Habitué aux urgences puisqu’il a fait partie d’une équipe du Samu en marge de ses études, Nicolas Gautier demande aussitôt qu’on prévienne les secours tout en se précipitant vers la personne qui ne respire plus, très certainement suite à une fausse route alimentaire puisque les personnes autour affirment qu’il a été pris d’un malaise lorsqu’il était en train de manger. 

En vain...

Tandis qu’il commande à quelqu’un d’autre d’aller chercher un défibrillateur, il procède à la manœuvre de Heimlich, une compression abdominale en se plaçant derrière la personne, pour faire levier et déloger ce qui obstrue la gorge. Mais, bien qu’il empoigne fermement la victime, rien ne se passe car déjà quelques minutes se sont écoulées avant que les convives ne se rendent vraiment compte du drame qui se jouait sous leurs yeux. Nicolas Gautier allonge donc la personne et pratique un massage cardiaque afin de tenter de la réanimer tandis qu’une dame essaye en même temps de retirer l’aliment coincé, mais sans succès, dans sa bouche.

"Le massage sert juste à maintenir un pouls et à favoriser l’irrigation du cerveau car il n’y avait plus d’air qui passait dans les poumons. On ne pratique plus d’insufflations dans la bouche car on s’est aperçu que ça ne servait à rien. J’ai pratiqué ce massage cardiaque de façon intense pendant 45 minutes, j’entendais même les côtes craquer, alors qu’on sait qu’au bout de 5 minutes les chances de récupération sont de 5 à 6 %, mais je ne pouvais pas prendre la décision d’arrêter avant que n’arrivent les secours", raconte Nicolas Gautier. Lorsqu’ils arriveront, les pompiers intuberont la victime pour tenter, en vain, de la ranimer. 

"C’était terrible !"

Cet accident a fortement "choqué" Nicolas Gautier qui veut désormais sensibiliser les gens aux gestes de premiers secours. "Ce sont des gestes de sauvetage simples qui devraient être connus de tous. Comme demander de tousser dans un premier temps, taper dans le dos ensuite, enfin appliquer la technique de Heimlich pour tenter de faire vomir la personne. C’est presque un devoir de savoir pratiquer ces gestes-là car c’est trop dommage de perdre une vie de cette manière-là".

Nicolas Gautier souhaite que ce type de mort agisse comme une prise de conscience pour chacun car les fausses routes alimentaires peuvent arriver facilement. Et "on se fait de grosses frayeurs".

À part sa maman qui est infirmière, la famille de Nicolas Gautier n’a aucun autre lien avec le milieu médical. Mais lui a toujours voulu être médecin. "La connaissance du corps humain m’a toujours passionné. Et puis je veux participer au bien-être des gens, les aider". Il souhaiterait d’ailleurs devenir oto-rhino-laryngologiste (ORL). Une spécialité qui l’amènera sans doute à rencontrer d’autres cas comme celui auquel il a dû faire face, hélas ici, à Najac.

Des formations gratuites aux premiers secours

Avec seulement 27 % des Français formés aux gestes de premiers secours, la France fait partie des pays d’Europe les plus en retard en matière de formation aux gestes qui sauvent. Selon la Croix Rouge, si toute la population était formée, 20 000 vies pourraient être sauvées chaque année.

Face à ce constat et en accord avec ses valeurs mutualistes, Groupama d’Oc s’engage pour sensibiliser un maximum de personnes aux gestes de premiers secours, notamment en Aveyron. Pour cela, l’assureur mutualiste propose à tous des formations gratuites aux gestes qui sauvent. Les participants aux sessions de formation, d’une durée de deux heures, apprendront à reconnaître un arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur, réagir en cas d’étouffement, de malaise ou encore d’hémorragie.

Ces sessions, réalisées par l’UDSP 12 et la Protection civile sont entièrement gratuites et ouvertes à tous. Inscriptions sur Groupama.fr

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